dimanche 4 janvier 2009

La crise et la monnaie

Eric Woerth, Ministre du Budget, faisait le point ce matin, 4 janvier, sur Europe 1 au sujet de la réalisation du budget 2008 ; en raison de la baisse de l’activité, le manque à gagner de recettes fiscales lié à la baisse de l’activité économique serait de onze milliards environ ; portant ainsi le déficit budgétaire à 57 milliards ; heureusement, selon le même, l’hôpital n’a pas besoin de plus d’argent, simplement d’une réorganisation ; et selon le Ministre de la santé, Roselyne Bachelot, il n’y a aucun manque de lits de réanimation, question d’organisation là aussi.

Tous ces milliards d’€ avec lesquels on joue, et ceux que les banques ont perdu, ceux qu’on leur a prêtés, ceux que l’on va prêter aux entreprises dans un plan de relance, dont on dit d’ailleurs qu’il est bien trop modeste, ça se vit dans les hautes sphères de la macroéconomie ; c’est la cour des grands ; nous les (vraiment très) petits, on jongle, dans une autre cour, avec six, voire sept zéros de moins.

On vient de me citer les cas d’une vendeuse qualifiée de confection, avec une ancienneté de 25 ans, qui, à la suite du rachat de l’entreprise par un groupe japonais, a vu son salaire réduit à 1.000 € nets, les heures sup. non payées, les exigences de performance augmentées, la qualité des produits étant par ailleurs diminuée. Ce sont pourtant ces gens qui produisent la richesse d’un pays. et ils sont légion.

D’où vient la « crise », faut-il le répéter ? Non des travailleurs, modestes et qui assument tous les risques, mais de ceux qui jouent avec l’argent des autres, pour en gagner de façon économiquement périlleuse et socialement scandaleuse.

Deux prix Nobel, Irving Fischer (USA) et Maurice Allais (Fr.) attirent notre attention sur la gravité structurelle (et non conjoncturelle) de la crise : les banques en prêtant plus d’argent qu’elles n’en avaient, ont créé de la monnaie, ce qui est le rôle des Etats et des banques centrales ; monnaie vaine, fictive, qui ne correspond à aucune valeur ni marchandise, une contre-façon en quelque sorte, un erzats ; d’où lorsque le vase déborde, catastrophe ! Le château de cartes s'effondre, et surviennent faillites et récession économique. (source site ADED)

Mais les Etats qui renflouent les banques, alors que « les caisses sont vides », où prennent-ils ces milliards ? Elémentaire, mon cher : ils hypothèquent notre travail, qui donc selon toute logique, doit donc être payé moins. Nous devrons donc encore travailler plus pour que les magnats de la finance ne gagnent pas moins. Voilà donc le « monde nouveau » par Le Suprême à nous promis.


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