On se souvient de Jacques Chirac, Premier-ministre-candidat, demandant au Président-candidat François Mitterrand, de lui mentir les yeux dans les yeux ; ce que ce dernier fit sans sourciller. C’était l’époque où la vie des grands comme dans celle du monde se parait d’une certaine discrétion, voire dissimulation. Personne ne regrettera que les temps aient changé ; la démocratie ne peut que gagner à plus de transparence et plus de sincérité.
Mais jusqu’où ne pas aller trop loin ? La diplomatie – qui est l’art de faire la guerre autrement – peut-elle toujours se dérouler à ciel ouvert ? Le grand tintamarre que l’on entend, parfois sous forme de cacophonie, au sujet de la libération d’Ingrid Bettancourt, peut nous laisser perplexe. La cause de qui sert-il ? D’Ingrid, des FARC, ou des pouvoirs politiques (français, vénézuelien, colombien …) ? Force est bien de constater que grâce à ce bruit médiatique, les FARC sont sortis de l’oubli où ils se trouvaient. Car, à quoi cela sert-il de détenir des otages, si on n’en parle pas, s’il n’y a pas de pression ou de tractations pour les faire libérer ? Un proche de la famille Bettancourt s’en inquiétait récemment. Des gouvernements aussi en tirent quelque réputation.
Pourquoi dire si haut et si fort qu’un Airbus aménagé est prêt à décoller de France pour la « rapatrier », qu’on ira s’il le faut aller la chercher aux confins de la jungle, qu’on accueillera en France des combattants des FARC, si cela fait monter les enchères. A-t-on déjà vu un acquéreur faire monter de lui-même le prix de ce qu’il veut obtenir ?
Souhaitons, bien sûr, cependant, qu’il l’obtienne.
Certes la communication tient, dans notre monde global, la première place : on dit ce qu’on veut faire, et on le fait ensuite ; les problèmes commencent quand – volens, nolens – on ne le fait pas.
(RLB 31 mars 2008)
1 commentaire:
Tout à fait d'accord avec votre analyse de la situation.
Tout ce bruit est en train de porter au pinacle Les Farcs, qui n'en esperaient peut-être pas autant.
Qui tient qui ? , n'est-ce pas!
Il devient difficile de croire les uns et même surement , les autres.
Hier soir j'ai vu le film "sur" (ou plutôt contre ) Michael Moore
( Michael Moore, Polemique système) et je suis attéré !
Même nos trublions les plus émérites et les plus internationaux seraient des professionnels du bidonnage, ou en tout cas, de la mise en scène de leur égo surdimensionné?
Chic demain c'est mercredi, je vais acheter le Canard enchainé avant de m'apercevoir qu'il est subventionné par un magnat de la presse trop connu pour être honnête.
Bien à vous
Philippe
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