Mercredi 27 janvier : sincèrement il est très fort, ou alors il a une batterie de sosies : avant-hier à tutoyer la France des clochers dans un studio type « café du commerce », aujourd’hui à prononcer le discours d’ouverture à Davos où le voilà tutoyant les chefs d’Etat les plus riches et les plus puissants de ce monde.
Ou alors … Ou alors quoi ? Et bien quelque chose comme le héros du Mythe de Sisyphe, qui va roulant son rocher en haut d’une montagne et aussitôt le regarde dévaler pour recommencer.
Ah bon ! Oui, une fureur obessionnelle et compulsive à rechercher toujours la même chose, tout en étant sûr de ne jamais la trouver, la certitude de la raison qu’il a de toute chose. Il y a chez le souverain quelque chose du maître d’école, du hussard, du combattant, du croisé.
Peu importe que les faits et les hommes lui donnent tort ; il y croit. Ici c’est la valeur suprême du travail comme source de richesse et de bonheur ; là c’est la sauvegarde du capitalisme mondial et le nécessaire effort de moralisation qui permettra d’y parvenir.
« Je vous comprends, Martine et Samir ! » dit-il aux déshérités, comme hier De Gaulle aux pieds-noirs d’Alger ; et aux puissants : « Un peu de morale, Messieurs, c’est dans votre intérêt ! ».
La fureur de Sisyphe était absurde ; mais disait Camus, « Il faut imaginer Sisyphe heureux ». Sisyphe ? D’accord, c’est son problème. Mais nous, ballottés et roulés sans cesse, nous aimerions bien souffler un peu en haut.
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