Lundi 10 mai.
pour une série de raisons dont je n'ai guère la maîtrise, je suis amené à suspendre pour quelques jours ma chronique ; en attendant la reprise, et avant le retour du soleil de mai, à tous "Bon vent !"
lundi 10 mai 2010
dimanche 9 mai 2010
Au jour le jour/ Dimanche 9 mai/ Et moi, et moi, et moi !
Dimanche 9 mai : à Moscou on célébrait la victoire de 1945 ; ce fut le plus grand défilé militaire organisé en Russie depuis la chute de l’URSS ; les quatre pays de l’OTAN y participaient ; les médias ont diffusé à l’envi la photographie représentant Poutine, Merkel, Jintao, Medvedef ; Sarkosy annoncé s’était au dernier moment décommandé ; personne ne le représentait.
C’est qu’il avait deux bonnes raisons. Tout d’abord il tenait concurremment au sommet de Bruxelles, un sommet bis à l’Elysée, concernant la réponse européenne à la crise de l’euro ; à Bruxelles, c’étaient les ministres des finances, à l’Elysée, LE chef d’Etat. Ensuite, qui décemment sinon lui pouvait figurer sur la photo ? Fillon, Morin, Kouchner ? Vous plaisantez ! Pourquoi pas Rama Yade ?
Une troisième raison a été avancée par certains ; selon des sources bien informées, le souverain n’aurait pas eu l’autorisation de prononcer le discours que Gaino lui avait préparé, et au cours duquel il pensait exposer les idées d’Alain Minc sur l’eugénisme comme moyen d’éviter les guerres et de sauvegarder la paix.
Sur ce sujet le mystère reste entier, mais on pense qu’il se réserve d’affiner ses arguments pour le prochain G20 dont il doit assumer la présidence ; vis-à-vis de Chirac, le roi fainéant, blanchi sous le harnois, ce sera la flèche du Parthe.
C’est qu’il avait deux bonnes raisons. Tout d’abord il tenait concurremment au sommet de Bruxelles, un sommet bis à l’Elysée, concernant la réponse européenne à la crise de l’euro ; à Bruxelles, c’étaient les ministres des finances, à l’Elysée, LE chef d’Etat. Ensuite, qui décemment sinon lui pouvait figurer sur la photo ? Fillon, Morin, Kouchner ? Vous plaisantez ! Pourquoi pas Rama Yade ?
Une troisième raison a été avancée par certains ; selon des sources bien informées, le souverain n’aurait pas eu l’autorisation de prononcer le discours que Gaino lui avait préparé, et au cours duquel il pensait exposer les idées d’Alain Minc sur l’eugénisme comme moyen d’éviter les guerres et de sauvegarder la paix.
Sur ce sujet le mystère reste entier, mais on pense qu’il se réserve d’affiner ses arguments pour le prochain G20 dont il doit assumer la présidence ; vis-à-vis de Chirac, le roi fainéant, blanchi sous le harnois, ce sera la flèche du Parthe.
samedi 8 mai 2010
Au jour le jour/ Samedi 8 mai / Guerre et paix
Samedi 8 mai : pas beaucoup de flonflons pour le 65° anniversaire de la victoire en 1945 ; la presse préfère consacrer ses principaux titres à la Grèce ou au Royaume Uni, ou encore à l’Allemagne dans les efforts qu’elle consent pour aider un voisin. Bien sûr tout ça c’est l’Europe, pacifiée et exempte de bruits de sabre, mais en guerre avec elle-même dans les soubresauts dont les « marchés » perturbent la quiétude.
Le souverain quant à lui, s’est rendu en Alsace pour honorer les « malgré eux » enrôlés de force dans l’armée allemande, fustiger Pétain le traître, louer l’identité alsacienne. Chirac avait déjà condamné, en 2003, le régime de Vichy, à maintes reprises, tandis que le Général refusait de considérer la responsabilité de la France dans la collaboration ; Mitterrand avait choisi l’ambiguïté : bien sûr condamner Vichy, mais conserver des relations amicales avec Bousquet et déposer chaque année une gerbe sur la tombe du vainqueur de Verdun. Alors comment faire original ?
C’est Jospin qui lui a donné une idée ; on se souviendra que en juin 2007, le premier ministre avait réhabilité les mutins fusillés de la guerre de 14 ; c’est aux « malgré eux » de 40 que l’on s’est aujourd’hui intéressé ; ceux qui ne voulaient pas faire la guerre, ceux qui l’ont faite contre leur gré. Le sujet est trop grave pour qu’on en glose, mais cet anniversaire aurait certainement mérité, en ces temps incertains, une plus grande hauteur de vue.
Enfin, pour 2011, le thème est tout trouvé ; c’est l’ami conseiller Alain Minc qui vient de le découvrir ; dans un entretien à France info, il vient de déclarer que « les dépenses de santé des (très) vieux sont un luxe » ; l’eugénisme est de retour, les vieux au cercueil, la sécu sera sauvée ; et si on avait appliqué cette règle en 1940, Pétain qui avait déjà 84 ans n’aurait pas eu l’occasion de trahir la France. Guaino, vite un discours la dessus !
Le souverain quant à lui, s’est rendu en Alsace pour honorer les « malgré eux » enrôlés de force dans l’armée allemande, fustiger Pétain le traître, louer l’identité alsacienne. Chirac avait déjà condamné, en 2003, le régime de Vichy, à maintes reprises, tandis que le Général refusait de considérer la responsabilité de la France dans la collaboration ; Mitterrand avait choisi l’ambiguïté : bien sûr condamner Vichy, mais conserver des relations amicales avec Bousquet et déposer chaque année une gerbe sur la tombe du vainqueur de Verdun. Alors comment faire original ?
C’est Jospin qui lui a donné une idée ; on se souviendra que en juin 2007, le premier ministre avait réhabilité les mutins fusillés de la guerre de 14 ; c’est aux « malgré eux » de 40 que l’on s’est aujourd’hui intéressé ; ceux qui ne voulaient pas faire la guerre, ceux qui l’ont faite contre leur gré. Le sujet est trop grave pour qu’on en glose, mais cet anniversaire aurait certainement mérité, en ces temps incertains, une plus grande hauteur de vue.
Enfin, pour 2011, le thème est tout trouvé ; c’est l’ami conseiller Alain Minc qui vient de le découvrir ; dans un entretien à France info, il vient de déclarer que « les dépenses de santé des (très) vieux sont un luxe » ; l’eugénisme est de retour, les vieux au cercueil, la sécu sera sauvée ; et si on avait appliqué cette règle en 1940, Pétain qui avait déjà 84 ans n’aurait pas eu l’occasion de trahir la France. Guaino, vite un discours la dessus !
vendredi 7 mai 2010
Au jour le jour/ Vendredi 7mai / La France des valeurs
Vendredi 7 mai : austérité, austérité ! Ne confondons pas avec rigueur ! La rigueur c’est être rigoureux, se donner des règles et les appliquer. Il ne s’agit pas de ça ; l’austérité, c’est bien autre chose : supprimer des crédits à l’université, dans les hôpitaux ; ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux ; ne pas augmenter les impôts des plus riches …
Cette austérité, ça tombe bien ; ça nous permettra de ne pas faire comme les Grecs qui en sont réduits à supprimer les treizième et quatorzième mois et à bloquer les salaires ; chez nous on n’aura pas à interdire les doubles ou triples rémunérations des grands chefs, à rogner sur les déjà maigres salaires des députés, sénateurs, ministres, présidents de ceci et de cela, cumulards et vieux barbons ; et je ne parle pas de celui qui est au dessus de tout.
Et puis ça nous montrera le chemin de la raison ; finis le bling bling et les croisières à l’île de Malte ; on va fermer le Fouquet’s et le Zaman café ; on appliquera aux ministres la « conduite de Rachida » (suppression des voitures avec chauffeurs), et aux élus celle de Pasqua ( au trou pour concussion ) ; on chantera Mille Colombes et on fera Comme si de rien n’était.
On retrouvera les valeurs de l’humilité, chère à saint François d’Assise, et que si bien chanta Paul Verlaine : « La vie humble aux travaux ennuyeux et faciles est une œuvre de choix qui veut beaucoup d’amour ». Et le souverain, un matin en se rasant aura une idée géniale (en vérité soufflée par Carla, zélatrice du juge Di Pietro, l’homme de Mani Pulite) : on rebaptisera l’UMP ; ce sera désormais : La France des valeurs.
Cette austérité, ça tombe bien ; ça nous permettra de ne pas faire comme les Grecs qui en sont réduits à supprimer les treizième et quatorzième mois et à bloquer les salaires ; chez nous on n’aura pas à interdire les doubles ou triples rémunérations des grands chefs, à rogner sur les déjà maigres salaires des députés, sénateurs, ministres, présidents de ceci et de cela, cumulards et vieux barbons ; et je ne parle pas de celui qui est au dessus de tout.
Et puis ça nous montrera le chemin de la raison ; finis le bling bling et les croisières à l’île de Malte ; on va fermer le Fouquet’s et le Zaman café ; on appliquera aux ministres la « conduite de Rachida » (suppression des voitures avec chauffeurs), et aux élus celle de Pasqua ( au trou pour concussion ) ; on chantera Mille Colombes et on fera Comme si de rien n’était.
On retrouvera les valeurs de l’humilité, chère à saint François d’Assise, et que si bien chanta Paul Verlaine : « La vie humble aux travaux ennuyeux et faciles est une œuvre de choix qui veut beaucoup d’amour ». Et le souverain, un matin en se rasant aura une idée géniale (en vérité soufflée par Carla, zélatrice du juge Di Pietro, l’homme de Mani Pulite) : on rebaptisera l’UMP ; ce sera désormais : La France des valeurs.
jeudi 6 mai 2010
Au jour le jour/ Jeudi 6 mai / Le torchon brûle
Jeudi 6 mai : la carrière de Charles Pasqua ressemble à ces verres de Ricard dont il assurait la commercialisation avant de se lancer en politique : tout semble d’abord transparent et limpide, puis vous ajoutez de l’eau et le liquide se trouble et devient laiteux et opaque. Avec lui tout semble clair et finalement tout s’embrouille ; c’est que avec cet homme du sérail, il y a toujours anguille sous roche.
Les dernières péripéties de cet ancien premier flic de France, aujourd’hui sénateur octogénaire, ne manquent pas de saveur ; elles se troublent soudain, comme si quelqu’un s’amusait à brouiller le jeu.
Notre Pasqua donc est soupçonné d’avoir joué un peu trop avec l’argent des autres pour faciliter sa carrière politique (notons qu’il n’est pas le seul ; on parle beaucoup actuellement d’un certain Edouard et de son acolyte Nicolas) ; à ce titre il est traduit devant la Cour suprême de la République et deux ans de prison dont un ferme sont requis contre lui.
Mais les juges sont cléments, la classe politique est solidaire, et il n’écope que d’un an avec sursis. Notre homme une fois encore s’en tire pas trop mal ; mais voilà, quelqu’un a mis de l’eau dans le Ricard, et tout se trouble ; le ministère public (entendez le pouvoir souverain) vient ce soir de former un pourvoi en cassation (source, Le Monde.fr.)
Le torchon brûlerait-il entre des deux anciens ministres de l’intérieur, et qui plus est empereurs de Neuilly ? Joueraient-ils à qui mettra le plus d’huile sur le feu ? L’avenir dira qui des deux a le plus de cartes en main ; les paris sont ouverts.
Les dernières péripéties de cet ancien premier flic de France, aujourd’hui sénateur octogénaire, ne manquent pas de saveur ; elles se troublent soudain, comme si quelqu’un s’amusait à brouiller le jeu.
Notre Pasqua donc est soupçonné d’avoir joué un peu trop avec l’argent des autres pour faciliter sa carrière politique (notons qu’il n’est pas le seul ; on parle beaucoup actuellement d’un certain Edouard et de son acolyte Nicolas) ; à ce titre il est traduit devant la Cour suprême de la République et deux ans de prison dont un ferme sont requis contre lui.
Mais les juges sont cléments, la classe politique est solidaire, et il n’écope que d’un an avec sursis. Notre homme une fois encore s’en tire pas trop mal ; mais voilà, quelqu’un a mis de l’eau dans le Ricard, et tout se trouble ; le ministère public (entendez le pouvoir souverain) vient ce soir de former un pourvoi en cassation (source, Le Monde.fr.)
Le torchon brûlerait-il entre des deux anciens ministres de l’intérieur, et qui plus est empereurs de Neuilly ? Joueraient-ils à qui mettra le plus d’huile sur le feu ? L’avenir dira qui des deux a le plus de cartes en main ; les paris sont ouverts.
mercredi 5 mai 2010
Au jour le jour / Mercredi 5 mai / Souverain prestidigitateur
Mercredi 5 mai : il a tiré plusieurs lapins de son chapeau notre souverain prestidigitateur ; il réunissait aujourd’hui à l’Elysée quelque 300 inspecteurs d’académie et recteurs (tous fonctionnaires d’autorité nommés en conseil des ministres ) et il leur délivra la bonne parole : l’évangile selon saint Nicolas.
On luttera contre la violence scolaire ; pour cela on va créer des internats pour cancres (l’école pour les nuls) ; ça c’est une idée de Ségolène qui en 2007 avait annoncé des établissements « militarisés » pour les élèves rebelles ; et puis dans les zones sensibles, les professeurs seront choisis par les chefs d’établissement ; ça c’est le modèle anglo-saxon ; bien sûr on supprimera les allocs, etc., etc.
On souhaite du courage à Luc de l’Oréal , surtout pour la nomination des enseignants ; car pour les choisir, il faut qu’il y ait des candidats ; or actuellement on y nomme des néo-certifiés, qui y font leurs « classes » et qui déguerpissent au bout de deux ans ; les profs « chevronnés » comme on dit demandent plutôt des lycées tranquilles, au soleil si possible. A moins que de la besace il ne tire aussi d’importants stimulants matériels.
Il faut reconnaître que ça, il sait faire, du moins promettre ; l’affaire des sous-marins pakistanais, avec leur lot de commissions et rétro commissions, impliquée dans l’attentat de Karachi, et soupçonnée d’avoir contribué à financer la campagne d’Edouard dont il était le mentor, nous le rappelle.
Comment, me dira-t-on, as-tu oublié que à Bruxelles, le 19 juin 2009, le souverain lui-même démentit formellement qu’il y eût commissions et a fortiori rétro commissions ? D’ailleurs « tout se sait dans un monde où le secret d’Etat n’existe pas » affirma-t-il. Le problème c’est que aujourd’hui on commence à en savoir un peu plus. Pasqua aurait-il mouchardé ?
Enfin, pour en revenir à nos chers cancres, on voit que c’est toujours utile de faire des annonces qui ne manqueront pas de soulever un tollé ; quand il y a le feu à la maison, rien de tel qu’un écran de fumée pour cacher l’incendie.
On luttera contre la violence scolaire ; pour cela on va créer des internats pour cancres (l’école pour les nuls) ; ça c’est une idée de Ségolène qui en 2007 avait annoncé des établissements « militarisés » pour les élèves rebelles ; et puis dans les zones sensibles, les professeurs seront choisis par les chefs d’établissement ; ça c’est le modèle anglo-saxon ; bien sûr on supprimera les allocs, etc., etc.
On souhaite du courage à Luc de l’Oréal , surtout pour la nomination des enseignants ; car pour les choisir, il faut qu’il y ait des candidats ; or actuellement on y nomme des néo-certifiés, qui y font leurs « classes » et qui déguerpissent au bout de deux ans ; les profs « chevronnés » comme on dit demandent plutôt des lycées tranquilles, au soleil si possible. A moins que de la besace il ne tire aussi d’importants stimulants matériels.
Il faut reconnaître que ça, il sait faire, du moins promettre ; l’affaire des sous-marins pakistanais, avec leur lot de commissions et rétro commissions, impliquée dans l’attentat de Karachi, et soupçonnée d’avoir contribué à financer la campagne d’Edouard dont il était le mentor, nous le rappelle.
Comment, me dira-t-on, as-tu oublié que à Bruxelles, le 19 juin 2009, le souverain lui-même démentit formellement qu’il y eût commissions et a fortiori rétro commissions ? D’ailleurs « tout se sait dans un monde où le secret d’Etat n’existe pas » affirma-t-il. Le problème c’est que aujourd’hui on commence à en savoir un peu plus. Pasqua aurait-il mouchardé ?
Enfin, pour en revenir à nos chers cancres, on voit que c’est toujours utile de faire des annonces qui ne manqueront pas de soulever un tollé ; quand il y a le feu à la maison, rien de tel qu’un écran de fumée pour cacher l’incendie.
mardi 4 mai 2010
Au jour le jour/ Mardi 4 mai / Le malheur des uns ...
Mardi 4 mai : comment Angela qui, voici peu, envisageait de punir la Grèce et la menaçait d’exclusion de la zone €, voire de l’Europe, s’est-elle convertie à porter aux Hellènes l’aide la plus importante consentie par les pays européens ? Le débat qui s’est déroulé à l’Assemblée nationale est sur ce sujet particulièrement éclairant (source : Le Monde, 5 mai) ; pour aider la Grèce, les pays prêteurs empruntent eux-mêmes, à 1% ; mais ils consentent ce prêt à 5% ; gain net : 4% ; pour l’ensemble des pays prêteurs le gain sera de 700 millions d’€, dont 240 pour l’Allemagne et 160 pour la France. Le malheur des uns ...
Les craintes manifestées hier, que le contribuable paie les erreurs et le laxisme du voisin ne sont donc guère fondées, non plus que les discours pétris de morale solidaire et de générosité où se complait le souverain ; car demain le Grèce va non seulement devoir rétablir ses finances mais honorer sa dette et les intérêts afférents, et aussi affronter une très probable augmentation du chômage, car on ne supprime pas des milliers d’emplois en maintenant l’emploi.
L’euroscepticisme qui gagne peut être alimenté par de nouvelles « faillites » ; l’Espagne vient de demander l’aide du FMI, et souvenons-nous que François Fillon nous disait qu’il prenait en charge un pays en faillite ; mais hier comme aujourd’hui ce sujet est tabou.
Jacques Attali hier, à Complément d’enquête, prédisait que les trois prochains présidents de la République auraient pieds et points liés par la dette.
La « leçon de la Grèce », ce n’est pas seulement une cure d’austérité comme le dit Christine Lagarde, c’est un appel à un sursaut national dont la condition fondamentale est une mise à plat des inégalités ; ce à quoi le souverain se refuse. Après lui le déluge ?
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