Jeudi 15 avril : rien ne va plus, les jeux seraient-ils faits ? Hier Boutefeux annonçait le doublement des protections de police pour les bus ; aujourd’hui malgré cela, à Tremblay, encore un bus caillassé. Hier le préfet, représentant de l’Etat, à Boyardville, au sujet de la zone noire, tenait la ligne dure, celle annoncée par le souverain et son premier ministre, et ce à la grande déception des populations au point qu’il dut être raccompagné par les CRS ; aujourd’hui en Vendée débarque Borloo accompagné de Chantal pour dire, sans le dire, que le préfet s’est trompé, que c’est un malentendu, que chaque propriétaire concerné par la zone noire pourra négocier, bref que rien n’est ni décidé ni décidable. Hier le souverain affirmait « Quand il y a une grève à la SNCF, on ne s’en aperçoit même plus », aujourd’hui, je ne sais pas si le souvarain prend souvent le train, mais les usagers, eux, s’en rendent compte. Hier la cour accusait Rachida d’avoir semé la tempête et le bon Cardinal de Guéant d’affirmer que le souverain ne voulait plus la voir ; aujourd’hui Carla affirme que non bien sûr, Rachida est toujours l’amie du couple présidentiel (intéressant quand, selon Le Nouvel Obs, Carla ne supporterait pas cette beurette qui fut bien proche du souverain).
Mais une fois encore c’est le Cardinal qui eut le mot juste : « La vérité d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui ». Cela malheureusement se vérifie dans tous les domaines, et pas seulement dans celui de la vie privée du couple de l’Elysée.
La conséquence en est plus grave qu’on ne pourrait le penser : si en toutes choses peut arriver le contraire de ce qui est dit ; si manifestement ce qui est dit n’exprime qu’une posture déclaratoire ; si donc rien n’est vrai ni faux ; si la politique n’est qu’une comédie à la façon de Beckett, Pirandello ou Ionesco dans ce qu’on a appelé le « théâtre de l’absurde » ; si en plus le Vatican s’empêtre dans des histoires d’abus sexuels fondamentalement contraires à sa doctrine : « L’œuvre de chair ne désireras qu’en mariage seulement », alors que le souverain affirmait devant le pontife qu’en matière de morale le curé valait plus que l’instituteur ; alors pourquoi s’étonner que nombre de nos concitoyens ne distinguent plus l’espoir et le désespoir, le bien et le mal, le juste et l’injuste, le privé et le public, le laïque et le confessionnel, en somme la vérité et le mensonge ?
Ce n’est pas la crise économique, ce n’est pas la crise politique, qui structurent nos lendemains ; c’est une crise sociale, grave et profonde, la crise de la confiance en l’humanité et ses valeurs historiques ; l’apprenti sorcier joue aux dés. Alea jacta est ? A moins que l’on ne pense comme Mallarmé, que « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard. »
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