jeudi 8 avril 2010

Au jour le jour/ Jeudi 8 avril / Eloge de la réforme





Jeudi 8 avril : jamais contents les parents d’élèves ; le ministre de l’éducation nationale vient de faire connaître les décisions qu’il compte prendre pour conjurer la violence à l’école ; avec une rapidité de décision extraordinaire ; les Etats Généraux sur la violence en milieu scolaire venaient à peine de se terminer qu’il savait déjà ce qu’il fallait et ce qu’il allait faire ; et eux ils ne sont pas contents ils disent que la montagne vient d’accoucher d’une souris.

On ne comprend pas : le ministre considère ce problème comme fondamental ; il sait que nombre de mesures prises par ses prédécesseurs sont restées sans effet ; il convoque les meilleurs spécialistes de la question et les réunit en Etats Généraux ; il confie la présidence du Conseil scientifique à un universitaire bordelais, président de l’observatoire international de la violence scolaire ; il écoute les scientifiques et sur les propositions émises, il en retient une poignée ; de quoi se plaint-on ? Peut-on imaginer une démarche plus rigoureuse ?

C’est que les choses sont moins simples, et les dés étaient parfaitement pipés ; Luc de l’Oréal avait par lettre de mission du 19 novembre 2009, demandé à Alain Bauer, Président du Conseil d’orientation de l’Observatoire national de la délinquance, un rapport sur le sujet ; lequel rapport lui a été remis en mars 2010 ; cette lettre de mission restreignit l’étude au rôle des parents et aux sanctions. (On pourra lire la lettre de mission, ainsi que le rapport dans leparisien.fr)

C’est aussi que s’agissant de la violence en milieu scolaire, les scientifiques ont admis que tout ou presque avait été essayé et que rien ou presque n’avait marché ; que faire alors ? Poursuivre dans une voie sans issue, ou chercher un autre chemin ?

Au risque d’une redite, nous reprendrons les analyses que nous proposions mardi dernier. La violence dont ici on parle n’est qu’une des manifestations, à côté du décrochage, de la phobie, de l’absentéisme, du désintérêt, de ce grave phénomène récent, lié entre autres à la « démocratisation « de l’enseignement, qu’est le « refus scolaire ». Les origines de ce mal sont assurément complexes mais on peut sans grand risque d’erreur en repérer deux : l’école n’est plus désirée, et ce défaut d’attrait découle d’un défaut d’égalité réelle ; désir d’école, égalité de résultat : voici des pistes où chercher un nouveau projet, un nouveau paradigme pour l’école.

Réforme de l’entendement humain, selon Spinoza, Discours de la Méthode selon Descartes, Essai sur l’entendement humain selon John Locke, Réforme de la pensée selon Edgar Morin ; la « réforme » si chère au souverain et à sa cour, la vraie, elle concerne les « fondamentaux », non les épiphénomènes.

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