mercredi 14 avril 2010

Au jour le jour/ Mercredi 14 avril / Verte est la pomme

Mercredi 14 avril : c’est à l’aune de la cohésion qu’on mesure la victoire ; et donc aussi la défaite. Dans le parti du souverain c’est chose manifeste ; non seulement on se déchire, mais on met en cause le leader naturel, jusque là incontesté, approuvé dans ses pompes et ses œuvres, précédé par une cour avide et cupide, adulé. La défaite a accompli son oeuvre délétère ; il n’est pas sûr que le temps préélectoral suffise à effacer « l’in-cohésion » et partant l’incohérence.

En face, du côté triomphal, que se passe-t-il ? Tout devrait « baigner ». Pas si sûr. Dès fin mars, quelques divergences sont apparues entre Cécile et Daniel, entre les Verts et Europe écologie ; dès maintenant la divergence a muté en conflit, le torchon brûle et Cécile voit rouge. Quelle est la matière ? Simple : les Verts sont constitués en parti politique, Europe écologie n’est qu’un label de circonstance, fédérant des courants et appartenances multiples, dans lequel les Verts ont une position dominante ; alors Daniel revendique la création d’une « coopérative politique » tandis que Cécile veut conserver son identité ; c’est le clash ; on en est venu aux mots ; Noël est réapparu pour calmer le jeu ; il n’est pas sûr que ce soit suffisant ; le démon des verts c’est leur goût immodéré pour la pomme de discorde.

Du côté de chez Martine, ça semble aller un peu mieux ; il y a certes des personnalités qui font retentir leur son de cloche, mais la nouvelle chef d’orchestre semble capable d’harmoniser correctement violons, trombones et contrebasses. Oui mais voilà, vient la question des retraites, et là, on commence à entendre des couacs ; entre Aubry, Valls et Hollande d’un côté, Hamon et Peillon de l’autre, l’accord ne semble pas parfait.

C’est là que l’on voit la suprême habileté tactique du souverain ; évidemment la réforme des retraites, c’est bien la grande affaire du quinquennat ; non point que la question soit pour lui socialement et économiquement d’importance, mais parce qu’elle va permettre de diviser la gauche et de fédérer la droite.

En politique rien n’est définitif, ni fissures ni fractures, ni collures ; les scientifiques le savent bien, rien ne périt, tout se transforme, et tout est relatif ; les victoires comme les défaites.

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