vendredi 2 avril 2010

Au jour le jour/ Vendredi 2 avril / Inégalitarisme souverain

Vendredi 2 avril : le souverain qui hier déjeunait avec son « copain » Barak Obama dans la salle à manger privée de la Maison blanche, à peine retourné en ses terres hexagonales, aussitôt prend les problèmes des Français à bras le corps ; dans un communiqué de l’Elysée, il demande à son fidèle Boutefeux « d’intensifier les opérations coup de poing dans les cités sensibles ».

Il serait, c’est vrai, malvenu qu’il se désintéressât des violences dont sont victimes policiers, chauffeurs de bus ou plus généralement citoyens lambda. Mais lui qui si prompt s’enflamme contre les violences physiques, se montre particulièrement silencieux sur les inégalités dont elles se nourrissent.

Cependant qu’il enjoint à son ministre de faire preuve de cette violence légitime dont l’Etat se réserve le monopole, il se tait sur les deux études de l’INSEE parues le même jour, concernant les revenus des Français ; où l’on apprend que 1% de la population cumule plus de 5% des revenus, qu’à côté des salaires faramineux de certains, 14% de nos concitoyens (soir 8 millions de personnes) vivent en deçà du seuil de pauvreté (908 € par mois), que les augmentations du patrimoine des plus nantis engendrent des revenus supplémentaires, non imposables évidemment en raison du bouclier fiscal.

Personne aujourd’hui parmi les élus, parmi les économistes, parmi les démocrates, ne nie que la politique fiscale en France est des plus inégalitaires, et que contrairement à ce que certains ont voulu nous faire croire, cette inégalité ne profite en rien au développement économique, mais à la fortune privée, elle-même allomorphique puisque elle s’autoengendre et s’autodéveloppe ; non seulement gagner de l’argent en dormant, mais gagner par le travail des autres.

Ces autres, comme ceux de SODIMATEX qui devant la surdité des dirigeants ont dû quitter la table des négociations, et eux aussi « désespérés » (mais autrement que Chantal qui continue à rouler avec chauffeur et gardes du corps) et ayant déjà tout perdu, menacent de faire sauter ce qui fut leur outil de travail ; ces autres dont l’Elysée vient de dire que leur attitude est inadmissible.

Comment ne voit-il pas, le souverain, que ça va péter ? Qu’on ne peut pas répéter comme une idée fixe (idée fisc dit Plantu dans Le Monde) qu’on ne touchera pas au bouclier fiscal ? Et il faudra bien aussi répondre à cette question : qui donc protège-t-il ? Et quelle justice pourra se saisir de cette question ? Car il faut enfin qu’il sache que le souverain, ce n’est pas lui, mais le peuple.


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