mardi 20 avril 2010

Au jour le jour/ Mardi 20 avril /

Mardi 20 avril : il est des soirs où on se sent inutile et vainement impliqué dans les choses de notre monde – les petites certes, mais l’infiniment petit aussi est un infini - ; car tout échappe à la raison ; tout se perd dans les nuages crachés par le volcan médiatique, et comme les aéronefs, l’esprit reste figé sur les langueurs du terre-à-terre.

C’est le souverain qui annonce avec Boutefeux des décisions concernant l’école, laissant Luc de l’Oréal sur le carreau. A moins que ledit n’ait tenu à briller par son absence, après le flon-flon du rapport et du colloque scientifique sur la violence et les sanctions à l’école ; ou encore que là haut on ait voulu montrer qu’à la droite du père tout-puissant siège l’esprit saint de l’intérieur ; le fils a été déjà sacrifié et pour l’heure on attend sa résurrection.

Le Pontife quant à lui verse des larmes sur les victimes des prêtres pédophiles, quand une saine colère, des semaines de repentir, des processions invocatrices, des lamentations publiques, des cantiques en latin « ab omni malo, libera nos domine », des autodafé, des immolations publiques, le retour de l’inquisition et celui des Cathares, tenants des deux principes … eussent été plus dignes de notre religion universelle, sainte, apostolique et romaine.

Et puis les bleus ; ils se sont fait prendre comme des bizuths ; spécialistes de la passe, fréquentant assidûment l’établissement bling-bling des Champs Elysées, le Zaman Café où semble-t-il on dispose de toutes sortes de consommations, les voici impliqués dans une affaire de proxénétisme, il est vrai moins triomphale que celle où Ronaldo fêtant quelque victoire organisa une orgie qui aurait fait rougir eux-mêmes les Borgia, où il « invita » quelque 300 prostituées de luxe. Comme m’a dit ce matin mon épouse : « Ils n’ont qu’ à baiser tranquilles à la maison ! » Ah, le sport ! Désintéressé, modèle de vaillance et d’esprit solidaire, repère pour notre jeunesse !

Alors, trop, et à la fois, c’est trop. Le souverain, le Pontife, les dieux du stade, tout s’effondre, tout périt, tout périclite.

Alors amis lecteurs, je sais que vous serez frustrés, mais lassé de dénoncer en vain cupidités, turpitudes, hypocrisies, indigence d’esprit, je vais m’octroyer une cure de silence ; et dès demain matin aller vers quelques horizons où la lumière reste à la fois pure et discrète, où la nature et la culture entretiennent de suaves embrassements ; en un mot « nous » filons vers les lacs et la lagune d’Italie.

Mais rassurez-vous et réjouissez-vous, vous pourrez lire ici-même, dès avant la fin d’avril, la chronique vénitienne d’une vie dilettante ; le « dilettante », celui qui aime le « diletto », le plaisir.


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