dimanche 28 février 2010

Au jour le jour/ Dimanche 28 février / Le pénitentiaire et le carcéral

Dimanche 28 février : qu’est-ce qu’on peut bien faire en prison quand on en a pris pour six ans ? Je ne parle pas des locataires du quartier VIP de la prison de la Santé, comme par exemple Yvan Colonna, Jacques Mesrine, Jean-Christophe Mitterrand, Bernard Tapie ou Jérôme Kerviel, qui bénéficient du gîte et du couvert dans des cellules doubles avec salles de réunion, douches, télé, bibliothèque … ; pas le luxe certes, mais rien à voir avec les réduits sordides, malodorants, mal fréquentés, des prisons où sont entassés des condamnés ordinaires, ceux qui n’ont pas détourné des millions voire des milliards, mais ont volé une voiture, ou cassé la vitrine d’un joaillier ou détroussé un passant ; des mauvais sujets, certes, mais pas de grand chemin. Qu’est ce qu’ils font donc ceux-là ?

Un prophète, le film de Jacques Audiard, récompensé hier par neuf Césars, en 156 minutes, nous en donne l’essentiel. On y apprend à gérer des activités professionnelles (par exemple utiliser une machine à coudre) ; on y apprend à lire, à écrire et à compter ; on y apprend des langues étrangères (par exemple le corse) ; on y apprend aussi l’humiliation quotidienne, la dure loi du milieu, la soumission aux caïds, la façon de rosser le rival, d’assouvir vengeance et même de tuer ; on y apprend à devenir soi-même un caïd et, peine purgée, à passer de petit délinquant à membre influent du grand banditisme. Bien sûr ceci n’est valable que pour les meilleurs ; les autres resteront de minables délinquants, récidivistes potentiels, voire multirécidivistes chevronnés comme aime à les dénoncer calomnieusement un certain Delattre.

MAM n’en a pas parlé, mais elle a dû voir le film dans la salle de projection privée de son ministère. Jusqu’à présent elle n’a rien dit ; elle hésite ; ou bien elle attaque en justice Jacques Audiard pour discours calomnieux sur les prisons ; ou bien elle écrit un article d’une page dans un grand journal quotidien, pour y faire l’éloge des prisons françaises, en dépit des admonestations que l’Europe a adressées à la France eu égard aux conditions inhumaines de détention ; ou encore elle lance un grand débat national sur la situation pénitentiaire (Besson, le spécialiste des grands débats pourrait l’y aider, et Rachida candidate au remplacement dudit traître incompétent, en être maître d’œuvre) .

Car améliorer les conditions de détention ne constitue que la face visible de la question ; laquelle en vérité va bien au-delà de la privation de liberté ; elle concerne à la fois la conception et la pratique de la pénitence : que faire d’un délinquant ? Le plus simple certes est de l’opprimer et de l’enfermer ; mais est-ce le plus juste et le plus efficace ? Car le plus difficile, on le voit, est encore de le libérer.

Je suggère donc au souverain, toujours sensible aux droits de l’homme et aux questions sociales, de mettre un terme au foireux débat sur l’identité nationale et d’ouvrir, afin d’illuminer la fin de son quinquennat, celui de l’identité pénitentiaire. Je suis sûr que Charles, Alain , Jacques, JeanChristophe et quelques autres seraient d’accord.

samedi 27 février 2010

Au jour le jour/ Samedi 27 février / Vive le cinéma !

Samedi 27 février : Georges Clooney, vous savez, le représentant en machines à café, après avoir cédé à la magie du Lac de Côme où il s’était acheté une villa somptueuse, eh bien, il déchante : trop de monde ; alors il vend et voudrait acquérir une résidence en un lieu plus tranquille ; moi je peux lui conseiller quelque château en Gironde au milieu des vignes, ou quelque presbytère en Quercy parmi les chênes rabougris du Causse et l’envoûtant parfum des truffes. En Quercy ce serait pas mal, il y trouverait de quoi satisfaire son passe-temps favori ; près des mânes de Louis Malle, il pourrait fréquenter ses confrères Jean-Pierre Darroussin et Josiane Balasko qui tournent actuellement Holiday, le film de Guillaume Nicloux.

Bon, au vu de sa réputation, on pourrait lui proposer un contrat de faveur ; pour cette œuvre cinématographique, un figurant perçoit un cachet royal de 96,22 € par jour ; il n’a pas grand-chose à faire il est vrai : traverser une place devant la gare SNCF en portant une valise à la main, s’installer dans un wagon à côté de Jean-Pierre Darroussin et papoter avec sa voisine. Darroussin, lui a un rôle un peu plus compliqué : il doit traverser un passage piéton devant la gare ; si compliqué que pour ce plan qui dure huit secondes, dix prises de vue successives ont été nécessaires. On comprend donc que son cachet soit légèrement plus élevé. (Source La Dépêche du Midi, 27 février)

Il n’atteint peut-être pas cependant celui des hauts responsables de notre vie culturelle, par exemple Jean Dujardin qui (toujours la même source) est payé deux millions d’€ par film, Dany Boon, 2 millions et demi, et Sophie Marceau 765.000 € seulement, discrimination sexiste oblige.

Il faudra certainement que Georges Clooney vende beaucoup, beaucoup de machines à café pour atteindre ce niveau de rémunération ; mais qu’il se rassure, on peut acquérir un château ou un presbytère pour moins cher.

vendredi 26 février 2010

Au jour le jour/ Vendredi 26 février / Labourage et pâturage


Vendredi 26 février : « Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France » ; ils sont bien loin les temps où Sully, ministre du bon roi Henri IV, pouvait avancer ce précepte économique. Même si la France reste le premier pays agricole de l’Union européenne, les agriculteurs ne représentent plus que 2 % de la population active. Les filières agricole et agroalimentaire ne fournissent plus que 3,4 % du PIB. La désertification des campagnes, avec sa kyrielle d’évasion des services auprès des villes, n’en est pas moins préoccupante, en termes notamment de préservation de notre environnement.

On a cru un moment que, avec le développement des moyens de communication et le travail à distance, on pouvait sinon « installer les villes à la campagne », du moins freiner cette évasion des populations vers les centres urbains ; on doit constater qu’il n’en est rien.

On apprend également que en une année le revenu moyen des agriculteurs a baissé de 34 % ; de nombreux produits sont cédés par les producteurs en dessous du prix de revient : bien sûr personne ne l’a constaté chez son boucher, son fromager ou son boulanger, ou dans son supermarché. La baisse du pouvoir d’achat des uns ne se traduit pas par une hausse chez les autres.

Laissons aux économistes le soin d’analyser la situation et d’imaginer des moyens de résoudre ce problème. Fourastié en son temps l’avait fait et, fondant son raisonnement sur l’évolution d’un village « moyen » (celui de Douelle dans le Lot) avait précisément redouté l’avènement de ce que l’on constate aujourd’hui. (Les trente glorieuses, 1979)

L’agriculture cependant, avec aussi l’émergence des produits naturels ou bio, bénéficie dans nos représentations d’une aura toujours très positive ; le succès du salon de l’agriculture, chaque année en témoigne ; les Présidents de la V°, depuis de Gaulle, sans exception, ont tenu à marquer par leur présence lors de l’inauguration, non seulement l’intérêt qu’ils portaient à ce secteur d’activité, mais la considération qu’ils avaient pour le monde paysan ; Chirac y puisait d’ailleurs, « au cul des vaches », une grande part de sa côte d’amour.

Notre souverain, de retour d’Afrique, a donc préféré aller se reposer dans le Var plutôt que de respecter la tradition ; il aurait pu se racheter d’un malencontreux « Casse-toi pov’con ! » ; ce n’est pas son choix ; il sera, dit-il, présent à la clôture ; il n’est pas sûr qu’on lui réserve un accueil triomphal.

jeudi 25 février 2010

Au jour le jour/ Jeudi 25 février / Comment gruger les Régions ?

Jeudi 25 février : trop de gaspillage financier dans les collectivités territoriales, trop d’impôt au niveau des régions et des départements ; on voit bien que ce sont les socialistes qui sont au pouvoir ; il faut mettre de l’ordre dans tout ça, dit le souverain ; et à défaut d’emporter les élections, on va légiférer pour leur rendre la vie un peu plus difficile.

Il faut dire que l’argent des régions, c’est bien vrai, est souvent jeté par la porte, sans pour autant qu’il rentre par la fenêtre. Prenons le cas de l’Ile de France ; comme toutes les régions elle a la charge de la construction et de l’entretien des lycées ; pour cela elle lance des appels d’offre à de grandes entreprises ; le résultat, scandaleux, c’est qu’elle vient d’y gaspiller, entre 1988 et 1997, la somme de 358. 840. 743 €

Mauvaise gestion ? Favoritisme ? Délit d’initié ? Mais pas du tout ; c’est que ces grandes entreprises ont pratiqué le petit jeu bien profitable des ententes illicites et qu’entre elles se sont répartis les marchés, faussant ainsi la concurrence et pouvant présenter sans prendre de risque, des devis surévalués. Douze groupes de BTP ont ainsi volé l’argent du contribuable ; parmi ces groupes,Vinci, Eiffage, Bouygues … (Source : Challenges 25 février/3mars)

La somme de 358 millions et des poussières, c’est donc ce que réclame, dans une assignation en justice, la région Ile de France auprès desdits groupes de BTP ; cette somme vient s’ajouter à l’amende de 47 millions d’€ infligée par le Conseil de la concurrence en 2007, et déjà récupérée par l’Etat.

On passe en garde à vue pour avoir volé une pomme, on fait de la prison pour avoir insulté un agent, mais quand on s'appelle Bouygues, ou Vinci ... on reste dans les petits papiers du souverain même si on détourne près de 400 millions d’€. Au fait combien ça coûte un yacht qui croise à l’Ile de Malte ?

mercredi 24 février 2010

Au jour le jour / Mercredi 24 février / Virtù e Fortuna

Mercredi 24 février : l’un inclut, l’autre exclut ; le souverain inclut des hommes de gauche dans des institutions prestigieuses de la République, le principal parti d’opposition exclut régulièrement ses membres un peu trop chahuteurs ; Didier Migaud, président socialiste de la Commission des finances est nommé Premier président de la Cour des comptes, Michel Charasse sénateur ex-socialiste, ministre et homme lige de François Mitterrand, est nommé au Conseil constitutionnel ; de l'autre côté, après l’exclusion du PS, au cours des années précédentes, de Georges Frèche et de Michel Charasse, c’est une charrette de 59 socialistes fidèles à Georges Frèche qui passent à la guillotine.

Le souverain reste fidèle à sa stratégie d’ouverture, qui ne plait pas à tout le monde dans ses troupes ; ce faisant il ne prend aucun risque nouveau car ses pires ennemis étaient ou sont encore dans son camp : Philippe Séguin à la Cour, Jean-Louis Debré au Conseil. Martine Aubry demeure ferme dans sa posture d’un socialisme vertueux ; elle venge Fabius d’une injure faite à Laurent et poursuit sa vindicte auprès des fidèles de l’infidèle ; elle aurait peut-être mieux fait d’être plus regardante dans certains choix, car l’excès de vertu tue la vertu.

Le pari est le propre de l’homme politique ; Machiavel donnait comme clefs fondamentales du succès Virtù e Fortuna, la Force (morale) et la Fortune (celle des audacieux ). Le tempérament du souverain est de forcer le destin ; celui de la prétendante est d’incarner la rigueur. Reste à savoir lequel des deux Fortuna servira le mieux.

mardi 23 février 2010

Au jour le jour/ Mardi 23 février / De la liberté et de la loi

Mardi 23 février : « Liberté, liberté chérie … » ; nous l’avons tous chanté, nous le chanterons encore ; la liberté plus que tout nous est chère ; louée par Paul Eluard : « Liberté […] j’écris ton nom », elle est le concet premier, indéfectiblement attaché à celui de République. Mais il faut se méfier des concepts ; souvent lorsqu’on les pousse à la limite, ils débouchent sur leur propre contradiction ; on a dénoncé « la liberté du renard dans le poulailler » ; c'est Madame Roland qui au pied de l’échafaud, s’écrie : « Liberté que de crimes on commet en ton nom » ; et c'est Henri Lacordaire qui en énonçe la raison de façon dialectique, par cette formule bien connue : « Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit ».

La loi, au dessus donc de la liberté, marqueur premier de la République, condition et non composante de la liberté, expression de la raison et du droit contre la passion et l’arbitraire ; la loi, pourtant aujourd’hui contestée dans son principe fondateur. Jean Paul Delevoye, médiateur de la République, dénonçant les excès de pouvoir ou de zèle de l’administration, justifie ainsi cette nouvelle analyse dans son rapport au Chef de l’Etat : « La loi n’apparaît plus comme le bouclier du plus faible contre le plus fort, mais comme une arme aux mains du plus fort pour asseoir sa domination contre le plus faible ». La cause en serait selon lui, entre autres, la multiplication des lois et le maquis inextricable et parfois incompréhensible des règlements.

Mais encore ; la censure, à plusieurs reprises opérée par le Conseil constitutionnel envers les lois élaborées par le gouvernement, les mises en garde de la Cour des comptes au sujet des détournements ou des contournements de la règle, les sanctions apportées par la justice envers des hommes politiques « au dessus de tout soupçon », nous indiquent bien que parfois les lois ou les législateurs, et leurs exécutants dans l’administration, peuvent plus opprimer que libérer. Il est des circonstances où les lois peuvent être scélérates.

Mais au dessus des lois, il y a la Loi ; la Loi républicaine selon laquelle personne ne peut la confisquer à son bénéfice, qu’elle doit demeurer le garant du bien public (République = res publica, chose publique), et dont personne, fût-il souverainement élu, ne peut s’affranchir. La Loi qui fonde la Liberté.

lundi 22 février 2010

Au jour le jour/ Lundi 22 février / Le peuple et le pouvoir

Lundi 22 février : une forte majorité de Français est contre la modification de l’âge légal de la retraite ; peu importe que les Espagnols aient décidé que chez eux ce sera 67 ans, ils tiennent dur comme fer à cet « acquis social » de l’époque mitterrandienne ; et ils donnent raison à Martine Aubry et Bernard Thibault contre le souverain, XD et XB.

Une forte majorité de Français déclare refuser sa confiance au chef de l’Etat ; la côte du souverain est au plus bas ; manifestement il ne craint pas d’être impopulaire puisque ses égéries préférées, Rachida, Valérie, Christine et quelques autres lui font à chaque instant la révérence.

Une proportion significative de grosses entreprises envisagent des restructurations et des plans sociaux ; les syndicats ici et là durcissent leurs comportements ; nos concitoyens ont mis le moral en berne et les sociologues identifient un renforcement du « chacun pour soi », du démerdage individuel, du refus de l’autre. Les banques, de même qu’elles ont provoqué la crise, donnent l’exemple et le ton pour ce repli sur soi.

Sommes-nous donc encore en démocratie si le pouvoir échappe à ceux que nous avons élus et si la confiance, déjà fragile, devient très minoritaire ? Ne pas écouter le peuple sous la raison qu’on a été élu sur un programme qu’on prétend poursuivre sans toutefois le tenir, est-ce vraiment dans l’esprit de nos lois, de notre Constitution ?

Le pseudo-débat sur l’identité aura au moins fait apparaître que Liberté, Egalité, Fraternité, ça voulait vraiment dire quelque chose ; qu’on ne peut pas gouverner en rognant la liberté, en faisant fi de l’égalité, en ignorant la fraternité.

Comment sortir de cette crise, plus grave encore que celle qui touchait la finance et touche encore l’économie ? Comment si ce n’est en revenant aux fondamentaux de la République et de la Démocratie ?

dimanche 21 février 2010

Au jour le jour/ Dimanche 21 février / Rachida et les Ides de Mars

Dimanche 21 février : devinette : quel est le métier, bien considéré, de haute responsabilité, très bien rétribué, qui vous autorise à exercer un autre métier (avocat par exemple), et en plus qui vous permet de voyager en France et dans le monde sans avoir à bourse délier ? Un métier aussi dans lequel le souci du bien public et le dévouement à la République sont sans faille. Réponse : ce n’est pas difficile, il doit y en avoir plusieurs ; mais encore, un exemple ! J’en prends donc un au hasard : député européen. Enfin soyez plus précis !

Bon je prends un cas, encore au hasard : Rachida Dati ; donc, elle est députée européenne ; aussi maire du VII° arrondissement ; elle vient d’être admise au barreau ; elle ne ménage ni son temps ni sa peine pour soutenir les candidats souverains aux élections de mars et participe à meetings sur meetings ; elle voyage en Grande Bretagne, où elle rencontre des sommités et visite une école islamique très réputée réservée aux jeunes filles ; on l’invite d’ailleurs à venir y présenter une conférence où elle développerait l’idée que l’Islam favorise la réussite et la promotion des femmes. (Source : Le Figaro.fr)

Mais ce n’est pas tout, elle ne se contente pas de franchir le Channel, elle va s’envoler jusqu’au golfe persique, dans la délégation européenne pour, bravant tous les dangers, superviser les élections en Irak. Et dans son souci de renommée de son pays, la France, elle aurait demandé au Quai d’Orsay d’être accompagnée d’une cohorte de journalistes de Paris-Match. (Source : Le Post)

Si la période Chirac a pu être nommée celles des rois fainéants, reconnaissons tout de même que les choses ont bien changé ; c'est la rupture, on peut enfin savoir où passe l’argent de la République, et à quoi servent nos élus.

Bien sûr des esprits chagrins et mesquins trouveront que l’on dépasse un peu les bornes ; et que quand on en fait trop, c’est vraiment trop ; j’ai même entendu dire que dans ces conditions, les élections de mars pourraient bien se transformer en Ides de Mars, vous savez ces festivités pendant lesquelles en 44 av. J.C., fut assassiné Jules César.

samedi 20 février 2010

Au jour le jour/ Samedi 20 février / Delattre et le délinquant

Samedi 20 février : pendant que des détenus se suicident dans la prison la mieux surveillée de France, que d’autres se font la belle allègrement, que des policiers trafiquent avec de la drogue confisquée, et que MAM réforme les prisons, il y a des délinquants qui se pavanent dans les rues, programme électoral en main, sapent les espoirs de Valérie Pécresse et donc narguent la République.

Heureusement, le maire de Franconville, Francis Delattre, qui avait déjà fait preuve de sa bravoure en feignant de confondre Ali Soumaré, tête de liste en Val d’Oise, avec un joueur de réserve du PSG, vient de montrer à la fois sa sagacité et sa témérité : il a traité ledit Soumaré de « délinquant multirécidiviste chevronné ».

Soumaré porte plainte pour diffamation ; le diffamateur court toujours ; Pécresse ne dit mot et essaie de ramasser les billes ; le souverain a d’autres chats à fouetter ; Georges Frèche ne s’occupe que des catholiques ; Martine dit que les propos delattréens sont indignes d’un élu de la République ; Frédéric Lefebvre vient au secours de Francis : « C’est quand même beaucoup moins grave que Frèche qui traite Fabius de pas catholique ; chez Delattre il n’y a aucune allusion raciste » (Source : Le nouvelobs.com / L’express.fr)

Delattre, au moins, à la différence du gréviste de chez Mittal qui n’est pas descendu quand le souverain l’y a invité, il en a. Il faudra qu'on pense à lui pour le prochain remaniement ; il pourrait par exemple remplacer MAM qui n’a qu’une idée en tête : faire la nique à Boutefeux et limiter les garde à vue ; pour damer le pion à Le Pen, ce serait quand même bien mieux.

vendredi 19 février 2010

Au jour le jour / Vendredi 19 février / Le maître d'école

Vendredi 19 février : dans les années 1840, naissait un nouveau genre littéraire : le roman interactif ; dans le quotidien Le journal des débats paraissait le feuilleton d’Eugène Sue Les mystères de Paris, où des hommes de toute main, tels que le Maître d’école, la Chouette ou le Chourineur, vous faisaient vibrer au récit de leurs actes vengeurs et cruels. Et les lecteurs écrivaient souvent à l’auteur pour lui suggérer des pistes, voire des textes pour le suivi.

Et bien, le Maître d’école est de retour ; oh non, il ne punit pas ses victimes au vitriol, car c’est un homme de rang, bien élevé, agrégé de lettres, ancien professeur au lycée Laure Gatet de Périgueux, où il d’ailleurs laissé quelques souvenirs ; vous l’avez reconnu, c’est XD ; ce n’est pas non plus un bandit de grand chemin, loin de là ; ni un héros du roman cyclique ; non, simplement un ministre qui, cycliquement, dans cette comédie du pouvoir et des apparats, joue son rôle de maître d’école : il admoneste, il récompense, il punit. Le souverain aime ça ; la souveraine dit-on aussi ; il fait partie des rares invités au Cap Nègre et on le donne même comme successeur de François Fillon.

Revenons, s’il vous plait à nos moutons et cessons de nous égarer dans des considérations totalement hors sujet, comme me disait souvent mon maître d’école à moi. J’y suis ; on se souvient que XD voulait classer les profs au mérite et que pour les élèves il avait eu cette idée géniale de leur attribuer une médaille, de bronze, d’or (simili of course) ou d’argent selon leur mention au baccalauréat ; les médailles sont restées dans les coffres de la Monnaie où elles furent battues, car personne n’en voulut.

Et voilà donc qu’il recommence, il a vraiment la manie du classement, comme dans les compositions d’antan ; on prétend que c’est lui qui avait suggéré au souverain cet épisode glorieux du classement des ministres. Aujourd’hui le stress sévit dans les entreprises ? Il est ministre du travail, comme hier de l’éducation, il va les classer en vert, orange ou rouge selon les efforts et les dispositions qu’elles mettent en œuvre pour éviter le stress ; et on verra bien celles qui figurent au tableau d’honneur, celles qui ont les félicitations et celles qui méritent un blâme.

Sitôt dit, sitôt fait ; le classement paraît sur le site du ministère, selon trois couleurs : vert = bien, orange = passable, rouge = mal. Ouh là là ! Le téléphone sonne, et c’est pas Gaston qui répond, mais le gotha élyséen ; les rouges ont vu rouge et ont menacé de mettre XD au vert !

Résultat : on a, subito presto, retiré du site les oranges et les rouges, et on n’a laissé que les verts. Alors, lecteurs, vite à vos plumes pour suggérer au maître d’école un nouvel épisode un peu mieux ficelé du feuilleton parisien.

jeudi 18 février 2010

Au jour le jour/ Jeudi 18 février / La ministre et son double

Jeudi 18 février : Marie-Luce Penchard accusée de clientélisme ? Et alors ! Où est le problème ? Fillon l’a bien dit « Une affaire dérisoire ! ». Même Jack Lang, qui sait quand même de quoi il parle, a pris sa défense.

Car enfin, de quoi l’accuse-t-on ? Candidate aux régionales en Guadeloupe, elle affirme dimanche dans un meeting électoral n’avoir qu’une préoccupation : servir la population guadeloupéenne ; et toutes ces subventions qui filent en Martinique, en Guyane et à la Réunion, un vrai gachis. Alors un élu local ne se doit-il pas d’abord de satisfaire ses électeurs ?

D’ailleurs quand des voix s’élèvent à droite comme à gauche pour s’indigner qu’un candidat à une élection régionale ignore ce qu’il pense lorsqu’il est ministre, l’accusée se lève et répond, en substance : « Je parlais en tant qu’élue locale, non en tant que ministre ; ministre je tiendrai évidemment un autre discours ; car je suis ministre de l’outre mer, mais candidat en Guadeloupe ». Double fonction, double personnalité, double discours ; normal ! Le cumul n'est pas encore interdit, que l'on sache.

Toutefois, il y en a un qui n’a rien compris, c’est notre souverain ; il a mis du temps à réagir ; trois jours sont passés, mais aujourd’hui, devant les Martiniquais, levant un index magistral, il a été très clair : « Quand on se laisse entraîner on n’est pas à la hauteur des responsabilités de l’Etat ».

Pauvre Marie-Luce qui avait cru bien faire, pour précisément le plus grand bien de l’Etat, et bien servir son maîre ! Alors les « Vite un karcher ! », « Descends si tu en as !» et « Casse-toi pov’ c. ! », c’était pas de l’entraînement, ça ? Ah, l'ingrat !

mercredi 17 février 2010

Au jour le jour/ Mercredi 17 février

Mercredi 17 février : selon le neurologue italien, Renato Balbi, auteur de la thèse d’une « stratification du cerveau " ( Lungo viaggio al centro del cervello, 1985), nous, les humains, pourrions répondre à une situation donnée selon trois degrés d’intervention : la raison, la passion, la violence ; c’est ce qui se passe souvent entre parents et enfants : on les raisonne, si ça ne marche pas on crie, et in fine on leur en colle une ; il en va de même entre les nations : la diplomatie, la pression internationale puis les sanctions, voire la guerre. L’appel à la violence ( à notre cerveau reptilien) ne serait que le recours ultime.

Les Grecs anciens distinguaient eux-mêmes trois forces parfois convergentes, parfois divergentes dans nos comportements : nous (l’esprit), thumos (le cœur), epithumia ( la tripe). Rien de bien nouveau donc, et les neurobiologistes de notre temps n’on fait que découvrir ce que les philosophes d’antan savaient déjà.

Les phénomènes répétés de violence à l’école ( à l’intérieur de l’école, contre l’école) nous ramènent à cette dure réalité : les conflits, quelle que soit leur nature, tendent aujourd’hui à se résoudre par la violence. Le fait n’est pas nouveau, n’en déplaise à Luc de l’Oréal ; et personne ne fait mystère de l’inanité de solutions immédiates, souvent prises à chaud, qui relèvent tout autant de la violence que de la raison.

Désemparés donc ? En quelque sorte oui, car le phénomène relève tout autant de la réalité sociale que de la réalité individuelle ; et il ne suffira pas de diriger le karcher sur quelques cibles médiatisées pour avoir raison de ce qui échappe à la raison. Car violents sont la finance, l’économie, l’école, la religion, les hommes et les femmes, les enfants … et la raison n’est que la strate supérieure de nos comportements.

Avoir raison ! Avoir raison de toute violence ! Serions-nous contraints, tel Sisyphe, de rouler sans cesse notre rocher vers des sommets d’où il dévalera la pente ? Ou quelque sagesse réside-t-elle encore en nous ? Et demain quelque espoir se fera-t-il jour ?

mardi 16 février 2010

Au jour le jour/ Mardi 16 février

Mardi 16 février : Sanofi Aventis, le puissant groupe pharmaceutique a maintenant un savoir faire reconnu en matière de licenciements : 2008, puis 2009, ça chauffe mais pas de problème ; 2010 ça sent un peu plus le roussi ; c’est que affichant des milliards de bénéfices, ayant bénéficié de la commande historique de millions de vaccins contre la grippe A, il annonce des restructurations nécessaires pour sa rentabilité, assorties comme il se doit d’une belle charrette de licenciements.

Total, fleuron de l’industrie française, présent dans le monde entier, dont les bénéfices font pleurer d’envie nos Etats en déficit, envisage de fermer une importante raffinerie à Dunkerque et de la déplacer hors de France : 370 employés et 400 dans la sous-traitance, menacés ; une région déjà durement éprouvée de nouveau saignée à blanc.

Comment donc imaginer que, quand des entreprises françaises qui font d’énormes bénéfices, sont contraintes de licencier, alors des Etats comme la France, dont les déficits sont abyssaux (« Un Etat en faillite » avait naguère déclaré François Fillon, qui pour ce dit aussitôt reçut le martinet) ne taille pas lui-même dans ses effectifs et ne procède pas à la suppression massive de postes dans la fonction publique ?

C’est vrai que, pour reprendre une formule qui jadis fit florès, notre époque se doit de procéder à un transfert Capital/travail ; d’ailleurs on le fait : remplacer les surveillants dans les lycées par des portails électroniques et des caméras vidéo, non seulement ça fait marcher le commerce et la production, mais aussi les hôpitaux qui doivent soigner les élèves et les profs blessés, ainsi que les tribunaux qui doivent juger les (présumés) coupables, et la police chargée de les arrêter et les médias trop heureux d’en faire leur information principale.

Enfin, tout ceci sera bientôt qu’un mauvais souvenir puisque, ne l’oublions pas, le souverain, le 25 janvier dernier annonçait que « le chômage allait baisser dans les prochaines semaines ». Nous y sommes ; ne nous en plaignons pas. Dommage qu’il ne l’ait pas écrit, car comme on sait « verba volant ».

lundi 15 février 2010

Au jour le jour/ Lundi 15 février

Lundi 15 février : décidément il s’en passe des choses pas très catholiques ; et pas seulement dans l’arène politique, entre Frèche et Fabius / Aubry ; entre le Sud et le Nord ; entre les Cathares et les Thalas ; entre les hérétiques et les fidèles ; non pas seulement là, mais aussi dans les hautes sphères de la pensée ; entre cet homme bien de chez nous, agrégé de philosophie, chroniqueur au Canard, nommé comme il sonne bien au sud de la Loire Frédéric Pagès ; entre Frédéric Pagès donc et cette sommité de la pensée française, inventeur de la nouvelle philosophie, époux de l’hyper-star Arielle, auteur de nombreux essais dont voici trente ans Le Testament de Dieu et aujourd’hui De la guerre en philosophie ; j’ai nommé Bernard-Henry Levy.

En réalité le différend n’est pas entre Frédéric et Bernard, mais entre Bernard et Bernard. Même si Frédéric en est la cause. Soyons clair : Bernard donc publie De la guerre en philosophie ; en véritable penseur il fustige à mort les anciens philosophes ; Kant en particulier en prend pour son grade et en des termes pas du tout catholiques ; pour appuyer son propos de façon scientifique il cite Jean-Baptiste Botul, auteur d’une série de conférences auprès des néo-kantiens du Paraguay. Le problème c’est que le Botul en question n’existe pas, qu’il n’y a jamais eu de cycle de conférences sur Kant au Paraguay, ni d’ailleurs probablement de néo-kantiens.

Et donc notre Pagès ? Voilà : chroniqueur attitré au Canard enchaîné, il est l’auteur d’un canular philosophique dans lequel il a inventé de toutes pièces le personnage de Botul : La vie sexuelle d’Emmanuel Kant ; un canular dans l’esprit du Canard. Comme il y a des gens qui lisent à la fois BHL et Le Canard, le pot aux roses a été dévoilé. Du coup on se souvient que voici trente ans, lors de la publication de Le testament de Dieu, Pierre Vidal Naquet avait dénoncé nombre d’inexactitudes dans les affirmations de BHL ; lequel s’en était sorti en répliquant que faire vivre l’Italien Vico en même temps que Gentile, vu de Sirius, c’était quand même la même époque … Aujourd’hui les choses se compliquent car BHL attendait un couronnement pour son œuvre ; c’est bien compromis. (Source Le Monde du 16 février)

Quel dommage que Pirandello n’écrive plus ! Après A chacun sa vérité, il aurait pu écrire A chacun son mensonge. Enfin, moi je conseille à tous nos penseurs, philosophes, politiques, prêcheurs, météorologues, journalistes et policiers, dont aujourd’hui la parole est frappée de suspicion, d’aller à Rome, à Santa Maria di Cosmedina, placer leur main dans la Bocca della verità, qui de ses dents acérées mutile les menteurs ; non, qu’ils n’y aillent pas, trop de manchots, ça ferait désordre.

dimanche 14 février 2010

Au jour le jour/ Dimanche 14 février

Dimanche 14 février : demain sera un grand jour pour l’Education nationale : Luc de l’Oréal annoncera le plan « Nouvelles technologies » afin que la France rattrape dans ce domaine son retard maximal par rapport aux autres pays européens ou non. On attend donc avec impatience.

Oserons-nous avoir l’outrecuidance de rappeler que en 1970 nous publiâmes un ouvrage intitulé : Propositions pour une nouvelle technologie éducative. Quarante ans ! Et depuis, là comme ailleurs, on réinvente à grand fracas ce qui a été maintes fois proposé, engagé, et toujours interrompu, puis oublié.

Car à chaque fois les ministres successifs n’ont jamais considéré qu’un pan des choses, le plus facile à gérer, même si c’est le plus onéreux : l’équipement. D’autant plus facile que l’équipement des établissements est en charge des collectivités ; alors l’Education est devenue une immense décharge de réseaux câblés, de laboratoires de langues, de magnétoscopes, de circuits fermés de télévision, d’ordinateurs … le tout à l’état neuf, car n’ayant pratiquement pas servi. Je concède, à la vérité, quelques exceptions ; mais la règle est celle-là.

Y a-t-il une raison à cela ? Evidemment ! Passer du tableau noir à l’informatique ( comme hier à la vidéo) implique que l’on prenne quatre ordres de décisions : l’équipement bien sûr ; mais aussi ce que nous avions appelé une « industrie de programmes », car le hard sans le soft, ce n’est rien ; une véritable formation des enseignants, qui ne peuvent pas puiser dans les modèles d’antan des références utiles (au moment où on supprime la formation des maîtres, chapeau !) ; enfin une politique de recherche et d’innovation cohérente avec les projets éducatifs. Or tout cela naguère a plus ou moins existé, mais a été bien vite relégué aux oubliettes ; car l’effet d’annonce a trop souvent guidé la rue de Grenelle.

Je conseille à Luc de l’Oréal, de passer quelques heures dans les archives du ministère, à l’époque par exemple où il y avait une direction de la pédagogie … La Bruyère en sa sagesse nous avait prévenus : « Tout est dit et l’on vient trop tard » ; relire donc aussi La Bruyère, car tout se passe comme si le nouvel aphorisme était : « Rien avant moi n’a été dit ni fait ; heureusement que j’arrive à temps ». Bienheureux les (les quoi au fait ? ) car ils verront Dieu !

samedi 13 février 2010

Au jour le jour/ Samedi 13 février

Samedi 13 février : « Quand ça insiste ça signifie », on connaît cet aphorisme du psychanalyste mondain, Jacques Lacan ; et bien actuellement ça insiste ; on ne sait pas trop ce que ça signifie, mais ça insiste sérieusement.

Deux ados dans un bus, à Troyes dans l’Aube ; leurs titres de transport scolaire pas valables car ils sont en vacances ; le contrôleur réclame l’identité des deux contrevenants ; ils disent : regardez sur nos cartes c’est écrit ; provocation ! Ledit contrôleur appelle la police ; aussitôt menottés et conduits au poste où comme dans les films ils sont attachés au radiateur. (Source Le Post)

Trois ados se bagarrent à la sortie du collège ; pas de panier à salade cette fois-ci ; mais le lendemain l’une des trois est interpellée chez elle, en pyjama et menottée conduite en garde à vue.

C’est vrai, c’est pas bien ; ni de carotter ni de se battre ; mais rétrospectivement, je dis que j’ai eu une sacrée veine ; vous aussi peut-être.

L’art maintenant ; moi l’art contemporain, je ne suis pas fana ; je préfère les beaux paysages, les personnages, ceux que peignaient Léonard, de Vinci ou Van Gogh, ou Monet ou Gauguin … Mais enfin, il faut bien vivre avec son temps ; et les artistes n’ont pas toujours été très conformistes. C’est ce qu’estimait Siu-Lan Ko, laquelle exposait à l’Ecole des Beaux Arts et avait cru pouvoir jouer avec les mots, inscrivant sur quatre banderoles noires : Travailler, gagner, plus, moins ; libre au spectateur d’ordonner ces mots à sa façon. Non, on ne l’a pas menottée, mais on a décroché les toiles. Heureusement Frédéric la mauvais vie s’en est ému et a ordonné qu’on les raccroche. Ouf ! L’art est sauf. (Source Le Figaro.fr)

Enfin, Boutefeux, agacé par le tohu-bohu médiatique a eu ce mot fort juste qui rétablit la vérité : « Il ne faut pas que les gendarmes et les policiers deviennent des boucs émissaires ». Une prochaine fois qu’il dit ça, je me ferai un plaisir de faire une explication de texte ; mais ce soir je ne voudrais pas me faire censurer.

La morale de ces histoires, c’est qu’on n’a plus besoin de censure, elle marche toute seule ; on a intériorisé son fonctionnement ; il y a toujours quelqu’un pour l’appliquer à titre préventif. D’ailleurs le souverain vient de le dire « dans l’administration on donne la prime non à celui qui prend des initiatives, mais à celui qui en fait le moins ». Alors, c’est clair ; prenez des initiatives ! Censurez, et vous serez primés.

vendredi 12 février 2010

Au jour le jour/ Vendredi 12 février

Vendredi 12 février : LOPPSI 2 et SPP, voilà la grande affaire de Boutefeux et d’Eric le transfuge ; n’en déplaise à MAM qui se prétend toujours ministre de la justice et donc de la légalité, elle sera chargée d’appliquer les lois et non de les faire, même lorsque sont concernées des situations, comme par exemple le droit pénal, qui relèvent de sa compétence.

Au fait LOPPSI 2 ? C’est la deuxième Loi d’Orientation et de Programmation sur la Performance de la Sécurité Intérieure. Et SPP ? Sans PaPier of course ! C’est fou ce qu’on aime les sigles et les acronymes (non, ça suffit comme ça ; je ne vais pas vous donner les définitions, allez voir sur votre petit Larousse illustré). Qu’ils sont loin les temps dulcipompiens (comme disait Robert Escarpit qui n’aimait pas « pompidolien ») où Georges un jour s’insurgea : « Le PS ? Qu’est-ce que c’est que le PS ? Connais pas ! »

Bref, trêve de digressions, revenons à nos moutons. Les SPP, à la mer ; sauf bien sûr ceux qui ont réussi à se faufiler et que des entreprises soucieuses de performance et de légalité emploient par le biais de la sous-traitance pour améliorer leur productivité (Source Le Monde 13 février) ; le web et les ordis, contrôlés ; les rues sous surveillance ( l’Etat pourra obliger les maires) ; la police, des pouvoirs accrus. D’accord, on préfère la sécurité à l’insécurité, mais à seule fin de piquer des électeurs au FN, fallait-il faire une 27° ou 28° loi ?

D’autant qu’il y a une catégorie de SPP qui échappe à tout contrôle ; c’est le fric sans papiers (le FSPP), celui qui anonymement est chaque année planqué en Suisse, qui revendique d’avoir à préserver le secret bancaire ; 83 milliards d’€ en Europe prendraient chaque année clandestinement le chemin des quatre cantons (Source Le Monde, 13 février).

Pour ce FSPP, pas de cameras de surveillance, pas d’intrusion dans les disques durs ; d’accord c’est pas facile, mais on dispose d’un spécialiste dont la compétence est incontournable ; il suffirait de trouver un arrangement avec Imad Lahoud.

jeudi 11 février 2010

Au jour le jour/ Jeudi 11 février

Jeudi 11 février : François le prétendant et Xavier l’illustrateur, donc ce soir débattaient chez Arlette sur Antenne 2 ; c’était merveille de les voir et les entendre ; Xavier avait pris soin d’apporter avec lui son sarkophone, d’où s’échappaient sur le disque maintenant bien connu, des tons type « café du commerce », et des propos moralisateurs : Un peu de courage, François ! Allez jusqu’au bout ! Démagogie, démagogie ! Mensonge, mensonge ! (là on croyait entendre Eric la finance face au facteur chimérique) Et moi je vais vous dire une chose ! (sur le ton de la confidence qu’affectionnait Jean le fils ) Et bien sûr l’inévitable : Moi je n’ai pas été élu dans ma circonscription pour augmenter les impôts. Avec cette conséquence logique « Nous nous engageons à ne pas augmenter les impôts dans les régions que nous emporterons ». Il avait donc bien pris connaissance des sondages.

François en revanche avait pris le masque statuaire impassible et compassé, emprunté à cet autre François, dont Coluche avait dit qu’il ressemblait à un timbre ; avec ce luxe d’ironie, rare mais assassine, qui vous désappointerait un bonze ; et aussi cet humour qui, in fine, débrida malgré lui son adversaire : à Arlette qui lui demandait s’il considérerait DSK comme son ennemi pour la course à la présidentielle : « Je n’ai que des ennemis, c’est bien connu ; je ne sais pas ce qu’il fera mais moi je le sais ». Effectivement ce soir François, c’était non l’adversaire de Xavier, mais le rival de DSK, le candidat pour 2012 ; il connaissait ses dossiers mieux même que son contradicteur ; il prenait manifestement des notes avec son stylo à plume et à l’encre bleue ; tout de l’élève appliqué, sérieux, prêt à affronter, comme les écoliers de CM2, une évaluation nationale.

Et Arlette dans tout ça ? Ouh, ça va barder pour elle ! Elle n’avait convoqué que des syndicalistes peu conquis par la politique souveraine ; avec insistance elle pressait Xavier de répondre aux questions de François ; elle avait habilement brouillé les cartes en plaçant XB à sa gauche et FH à sa droite, comme pour dissimuler que, ce soir, son coeur penchait à gauche.

Vous voulez mon avis, partisan bien sûr ? C’était un match parfaitement déséquilibré entre un homme d’Etat dans l’opposition et un bredouilleur au pouvoir. Ah, que j’aimerais savoir ce qu’ils se sont dit, après, dans les vestiaires !

mercredi 10 février 2010

Au jour le jour/ Mardi 10 février

Mercredi 10 février : la finance est de retour ; elle avait fait profil bas après le fond critique où elle avait conduit le monde ; elle a su convaincre les Etats que elle seule, puisqu’elle avait pu provoquer la crise, était à même de la conjurer ; on l’a massivement aidée pour cela ; elle a retrouvé une santé indécente ; alors de nouveau elle attaque : les banques et les fonds spéculatifs visent la Grèce et menacent l’Euro ; on avait cru après le G20 que le capitalisme financier qui, selon le souverain, marchait sur la tête, était mort ; et bien non, il marche encore, sur la tête peut-être, mais il marche bien.

Alors, comme on avait organisé le G20, on organise le sauvetage de la Grèce ; le souverain a reçu aujourd’hui à l’Elysée le premier ministre grec, George Papandreou, il lui a promis une aide de l’Europe, il a rejeté l’intervention du FMI (DSK, couché !) ; il a demandé à l’Hellène de remettre de l’ordre dans ses finances ; ils étaient vraiment contents tous les deux, le nôtre surtout, si l’on en croit les embrassades chaleureuses et interminables auxquels ils se sont livrés devant les caméras. « Lorsque les choses nous échappent, feignons de les organiser ! »

Pendant ce temps, la Cour des Comptes rendait son rapport annuel sur les finances de l’Etat français (Tiens Seguin, toujours pas remplacé ?) ; lequel rapport stigmatise la mauvaise gestion, souligne l’instrumentation de la crise pour expliquer l’endettement excessif, affirme qu’une augmentation des impôts est inéluctable ; « Faux !» tonne Eric la finance, qui la veille s’était entraîné à répéter ce mot face au facteur chimérique chez Calvi.

Alors voilà : des Etats endettés auprès de ces banques qu’ils viennent de renflouer ; des banques qui spéculent et menacent en toute simplicité les Etats ; des fortunes considérables amassées par la spéculation ; des citoyens, montrés du doigt pour leur égoïsme et leur irresponsabilité, qui vont devoir encore cracher au bassinet pour renflouer les Etats.

Et là haut, on s’embrasse, on rigole, on promet de raser demain gratis ; d’accord, mais gratis ou pas, ce sont toujours les mêmes qui seront rasés.

mardi 9 février 2010

Au jour le jour/ Mardi 9 février

Mardi 9 février : « Sarko a raison, les médias il faut les passer à la kalachnikov . » Il a dit ça ? Ouh, ce n’est plus l’arme blanche, le karcher, ni même le croc de boucher, c’est presque l’arme lourde ! En réalité on ne sait pas si Sarko l’a dit ; c’est Eric le transfuge qui a dit qu’il l’avait dit ; et il a ajouté qu’il avait raison.

Et c’était quand ? Ce matin à RMC, juste avant l’émission où le transfuge intervenait, en off donc, mais quand même ; ils regardaient sur BFM la revue de presse, et F.F. qui parlait comme il pouvait de l’identité nationale ; soyons justes, le transfuge plaisantait, comme quand naguère il fit un doigt d’honneur à un journaliste, ou quand le souverain chassait les « Pov’ cons » ou plus tard parlait du boucher, ou Boutefeux jouait à l’Auvergnat ; il plaisantait ; la preuve, quand il s’est rendu compte qu’il était chez les médias, alors il a ajouté : « Je plaisantais » (Source Agora Vox, et alii)

Enfin tout ça n’est pas très catholique, comme dirait Fabius à Georges Frèche, ni même œcuménique ; car les médias ont l’esprit vengeur, ils viennent même de révéler que le souverain avait encore baissé dans les sondages : 31% ; kalachnikov ! Que ledit Frèche ferait dans tous les cas de figure un score triomphal aux régionales : kalachnikov !
Kalachnicov, kalachnicov, kalachnicov !

Heureusement que Boutefeux nous a concocté une ennième loi sur la sécurité avec des caméras de sécurité partout, des gardes à vue en veux tu en voilà, des PV à gogo ; et surtout, les kalachnicov seront interdites ; alors mon cher Eric, toi qui ne bénéficies pas comme le souverain de l’immunité, tu peux commencer à compter tes jours.

lundi 8 février 2010

Au jour le jour/ Lundi 8 février

Lundi 8 février : la montagne, on s’en doutait, a accouché de grands mots et d’une petite souris ; le débat sur l’identité nationale est mort, vive le débat ! Ce sera un débat permanent, le débat du quinquennat, a dit ce lundi François Fillon pendant que le souverain achetait des jouets dans une grande surface ; soyons justes, il a annoncé aussi des mesures nouvelles, notamment pour l’école : développer l’éducation civique, chanter La Marseillaise, hisser le drapeau ; on se souviendra que toutes ces mesures avaient été préconisées par Chevènement, qui n’avait pas eu besoin de six mois de débats pour trouver ces brillantes idées, lesquelles on le voit sont restées sans suite puisqu’il faut les réinventer. Ah, aussi, afficher dans chaque école la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.

Et puis on va instituer une commission des sages (tiens, j’avais cru jadis entendre que lorsqu’on voulait enterrer un sujet on créait une commission) auprès de notre transfuge identitaire, qui va réfléchir. On peut supposer que la réflexion permettra de mettre à jour les vieilles idées chevénementielles (ça date quand même d’un quart de siècle) et par exemple suggérer qu’à côté des droits de l’homme, on affiche le texte de la Convention internationale des droits de l’enfant ; qu’à côté du drapeau français on place le drapeau européen, et l’hymne européen à côté de La Marseillaise.

Mais il faut être plein d’espoir, car dans son souci d’exemplifier les valeurs de la devise républicaine, et notamment l’égalité citoyenne, le souverain vient de rétablir avec toute leur pompe les chasses présidentielles, sous le nom de « battues d’Etat », organisées par Pierre Charon directement depuis l’Elysée, et ouvertes à certains ministres, aux grands patrons du CAC 40, aux financiers … Le tout au Château de Chambord avec garde nationale, rituel monarchique, serveurs en livrée. Une sorte de secte du dimanche, pour diriger d’en haut cette France d’en bas, où se débattent plus de 60 millions de figurants.

Le 14 juillet 1789, Louis XVI, dont le sort fut exemplaire, inscrivit sur son carnet intime, et cela seulement : "Rien" ; il n’avait rien tué à la chasse. Brigitte Bardot ne sera pas la seule à souhaiter que notre souverain, un jour, rentre bredouille.

dimanche 7 février 2010

Au jour le jour/ Dimanche 7 février

Dimanche 7 février : cette après-midi, à Edimbourg, en présence de la Princesse Anne, mais sans Rama ni Sarko, à l’occasion de la première manche du tournoi des six nations, les Ecossais nous ont donné une belle leçon ; non pas de rugby, puisque on a été meilleur, bien qu’ils aient été aussi remarquables, mais une leçon d’identité.

Parmi les marqueurs de notre identité, bien sûr figure notre hymne national, La Marseillaise, que, après Chevènement, Eric le transfuge voudrait bien faire chanter à tous nos enfants à l’école.

La Marseillaise est un magnifique chant national ; composé par Rouget de l’Isle, au lendemain de la déclaration de guerre à l’Autriche, dans la nuit du 25 au 26 août 1792, peu avant donc la proclamation de la République, il fut proclamé chant national en 1795. Ses paroles belliqueuses : « Aux armes ! », « Qu’un sang impur abreuve nos sillons ! » semblent aujourd’hui anachroniques et cocardières : défi à l’Union européenne, incitation à la violence.

Est ce là notre identité ? Faut-il cependant renoncer à ce puissant symbole des valeurs de la Révolution française, en bute en son temps aux forces réactionnaires liguées contre elle en Europe ? Mais qui aura l’imagination fertile et le courage de proposer une révision des paroles ?

Là est la leçon de nos voisins Ecossais; leur hymne (officieux il est vrai) composé en 1974, commence aussi par des propos belliqueux en référence aux guerres d’indépendance des XII° et XIII° siècles. Mais dès la deuxième strophe, le passé est situé dans son contexte historique : « Ces jours sont maintenant passés et dans le passé ils doivent demeurer ; mais nous pouvons encore nous dresser … »

Actualiser en restant fidèles aux symboles fondateurs de notre histoire républicaine, voilà un défi que les débats sur l’identité auraient dû avoir l’intelligence et le courage d’aborder ; mais l’intelligence et le courage sont-ils au pouvoir ?

samedi 6 février 2010

Au jour le jour/ Samedi 6 février

Samedi 6 février : « La cagoule ou la burqua », non, ce n’est pas le titre du dernier discours du facteur chimérique, dont les comparses, il est vrai, ne font pas campagne en burqua, mais seulement en voile ; non, ce n’est pas non plus le remake à la Jean-Marie Le Pen des faits glorieux de l’organisation d’extrême droite qui en 1934 braquait les dépôts d’armes et semait la terreur maurassienne ; c’est simplement la version contemporaine de la panoplie alternative des braqueurs de banques.

La cagoule, c’est assez mal vu ; essayez d’entrer encagoulé dans une banque, vous ne serez probablement pas accueilli à bras ouverts ; en burqa en revanche aucun problème. Après le temps de l’invective pour raisons d’antiféminisme et de prosélytisme religieux, est venu le temps de l’attitude compassionnelle : les pauvres, elles n’ont pas le droit de se vêtir comme elles le souhaitent ? Et puis c’est pas plus discret et délicat que la maxi-minijupe et les seins à l’air ? Et plus égalitaire et moins discriminant entre canons et vieux mousquets ? Qu’on leur fiche donc la paix !

Seulement voilà ; dans notre Au jour le jour du 23 décembre, nous avions posé le problème autrement ; et sans aller jusqu’à conseiller aux braqueurs d’abandonner la cagoule et d’opter pour la burqua, nous laissions entendre que certains pourraient bien en avoir l’idée.

Et bien, ça a tardé, mais ça vient de se produire : ce matin le bureau de poste d’Athis Mons dans l’Essonne a été braqué par deux femmes en burqua, que le guichetier du bureau a laissé entrer, car on ne soulève pas les jupes des femmes pour vérifier si ce ne sont pas des hommes ; dommage car c’étaient des hommes, armés (comme ceux de la Cagoule en 1934) et décidés à faire main basse sur la caisse ; ce qu’ils firent après avoir jeté le voile.

Tout ça ne va pas plaire à Boutefeux ; je lui conseille, s’il n’y a pas déjà pensé, de faire une loi qui interdira aux hommes de porter la burqua ; déjà que les femmes portent le pantalon, si maintenant les hommes s’y mettent, et sèment la confusion, où va-t-on ?

vendredi 5 février 2010

Au jour le jour/Vendredi 5 février

Vendredi 5 février : la « stratégie de la veste », on en riait naguère et on plaisantait sur cette pratique fort répandue, prétendait-on, dans les bureaux en Espagne ou en Italie, je ne sais plus, et qui consistait pour un employé à occuper deux fonctions simultanément ; pour ce faire, il lui fallait deux vestes ; très occupé par son travail, il retroussait les manches, ayant pris bien soin de placer sa veste sur le dossier de sa chaise ; puis il partait rejoindre son deuxième emploi, laissant croire, veste faisant foi, qu’il était aller consulter un collègue, son supérieur, ou fumer une cigarette, ou … ; dans son deuxième poste de travail il faisait de même. On conviendra que c’est une pratique assez scandaleuse.

En réalité elle se justifiait par la modestie des salaires ; c’est encore d’ailleurs ce qui se passe de nos jours, où comme l’on sait les salariés, malgré les promesses du souverain, arrivent parfois difficilement à joindre les deux bouts ; mais il faut aussi investir dans sa garde-robe ; la dépense toutefois peut être assez rentable.

Prenons l’exemple de nos smicards du Palais Bourbon ; leurs salaires et leurs indemnités sont, chacun le sait, particulièrement indigents ; alors ils investissent dans robe noire et cravate blanche pour s’en aller quérir quelque subside supplémentaire en plaidant aux Palais de Justice ; parfois même c’est triple salaire, comme pour notre illustre président du groupe UMP à l’Assemblée, qui est aussi maire de Meaux, et avocat salarié par le groupe Gide Loyrete et Nouel. Serait-il le seul ? Pas du tout, ils seraient une quarantaine ; on y trouve les noms de Mamère, Dati, Royal, Lefebvre … (Sources : Antenne 2 / L’Espress.fr)

Comment est-ce possible ? D’abord, ce sont, comme Proglio, de gros travailleurs qui peuvent plaider le jour et délibérer la nuit ; ensuite leur charge parlementaire leur ouvre naturellement cette deuxième fonction puisque, le plus réglementairement du monde, les députés et les ministres sont admis à exercer la fonction d’avocat sans avoir passé le concours ; certes avec l’aval du bureau de l’Assemblée ; mais a-t-on déjà vu un député se tirer une balle dans le pied ?

Je suggère que, comme on envisage parfois de le faire pour nos écoliers, on impose à nos députés le port de l’uniforme : une robe noire avec une cocarde. Ce serait alors bien plus facile de passer d’un Palais à l’autre ; on troquerait la cocarde contre une cravate blanche et le tour serait joué ; on donnerait aussi aux représentants du peuple une indemnité de robe et ils n’auraient plus à investir en frais vestimentaires ; le principe d’égalité en sortirait grandi.

jeudi 4 février 2010

Au jour le jour/ Jeudi 4 février

Jeudi 4 février : à juste titre la violence dans ou autour des stades devient un véritable objet de préoccupation ; le sport généralement considéré comme le lieu et le symbole de la compétition honnête et loyale, a vu son image singulièrement assombrie par le dopage, par la triche (Patrick Henry ne serait qu’un parmi tant d’autres), par l’argent corrupteur ; maintenant c’est hors de l’arène, dans les gradins ou dans la rue, que le discrédit massivement s’installe.

On croyait, dans ce monde en bien des lieux pacifié que le fanatisme aurait cédé la place à la rivalité de bon aloi, au respect de l’autre, à la gloire du vainqueur et à la considération pour le vaincu ; mais non, les victoires donnent lieu à des déferlements excessifs, et les défaites à des comportements vengeurs. Gagner devient un enjeu qui dépasse la personne pour atteindre le paroxysme délirant de l’opposition massive et frontale.

Alors les choses vont jusqu’au sommet : MAM, ministre de la justice, laquelle est habituellement accusée de laxisme, s’en prend à Boutefeux, plus souvent accusé de férocité aveugle, pour l’accuser de mollesse et d’inefficacité ; c’est que l’un est chargé d’arrêter les délinquants, l’autre de les juger. Or l’inefficacité est probablement ailleurs ; même si Boutefeux était plus productif, MAM plus efficace, comment penser que dix, et même cent personnes en garde à vue ou devant le prétoire, règleraient la question.

Encore faudrait-il s’interroger sur les facteurs de violence dans notre société. Une qui a certainement tout compris, c’est Rama, Secrétaire d’Etat aux sports. Loin de ce tohu bohu, elle ne s’intéresse qu’aux régionales ; on ne la voit ni ne l’entend ; le sport, la violence que souvent il engendre, ce n’est pas son problème. Encore une qui « travaille plus pour gagner plus » ;

mercredi 3 février 2010

Au jour le jour / Mercredi 3 février

Mercredi 3 février : le grand chantier de l’année 2010, le souverain l'a dit, ce sera donc celui des retraites ; de toutes les retraites, sans exception. Sujet sensible s’il en est en raison de la pesanteur idéologique qui affecte les différents partenaires, et surtout de l’enjeu pour les générations qui montent.

Michel Rocard avait dit, en son temps, que le rapport sur les retraites qu’il avait commandé contenait de quoi faire sauter toute une kyrielle de gouvernements ; cela se passait en 1991 ; près de 20 ans ont passé et la même question : « Comment dans un régime de répartition payer les retraites de demain ? » est toujours d’actualité.

Il y a pourtant des solutions qu’il faudrait avoir le courage de généraliser. Prenons par exemple le cas d’Henri Proglio ; cet homme de bons sens, épris d’égalité et d’équité a su concilier un départ à 60 ans (Martine, donc, tu as fait marche arrière juste à temps) et une prolongation sur mesure de l’activité.

Il a su ainsi compenser la modestie d’une retraite bien méritée ( Un million d’€ par an) avec un salaire à la hauteur de ses compétences (un million six cent mille € par an) ; soit en tout deux millions six cent mille €. En outre il valide par anticipation le nouveau slogan en cours d’affûtage à l’Elysée : « Gagner plus sans travailler plus».

Je vais recommander à mon voisin, modeste et vaillant artisan de s’en inspirer : à sa retraite de dix mille € par an, il pourrait ajouter un salaire de seize mille € dans une entreprise concurrente ; ça lui ferait vingt six mille € ; coquet, non ?

Comme ça il pourrait travailler cent ans de plus, et il aurait la satisfaction d’avoir en un siècle gagné autant que Proglio en un an. L’égalité, c’est quand même un beau projet. Vive la Révolution (française of course) !

mardi 2 février 2010

Au jour le jour / Mardi 2 février

Mardi 2 février : finie la rigolade, oubliées les passes d’armes entre les uns et les autres sous l’œil amusé du souverain, l’heure est rendue aux choses austères, celles qui nous touchent dans notre vie quotidienne ; j’ai nommé la finance.

Christine Kinesserenpa présentait donc à Bruxelles le plan français pour ramener le déficit public sous la barre des 3%, au lieu de plus de 5% actuels. Les mesures concernent évidemment la diminution des dépenses publiques, des retraites, de la sécu … De son côté le souverain annonçait un décret supprimant la pérennité des fonctionnaires ; on croyait après l’annonce faite à Samir qu’il allait titulariser les contractuels ; et bien non, on avait mal compris, il va contractualiser les titulaires ; façon de les faire sauter avec leur poste plus aisément. Déjà, ça fera des économies.

De son côté François Fillon (vous voyez qui c’est ?) a déclaré « nous devons faire un effort ». Mais il n’a pas dit qui est ce « nous », qui sonne comme un « vous ». D’ailleurs est-ce cohérent ? Le souverain n’a-t-il pas annoncé une sortie de crise et une baisse du chômage dans les prochaines semaines ? Ne vient-il pas d'emprunter allègrement 30 milliards? Manifestement il n’a pas pris comme règle de pensée ce que Larry Summers, conseiller économique de Barak Obama, a dit à Davos : « La reprise est dans les statistiques, mais la récession est dans la vie des gens » (Sources : Le Figaro / Le Monde)

Enfin, on arrivera bien à économiser quelques petits milliards, pour éponger ceux qu’on a donnés aux banques ; on rognera peut-être un peu sur les 70 milliards que coûtent à l’Etat les niches fiscales ; mais rassurez-vous, chers lecteurs, on ne touchera pas à l’évasion, ni au bouclier, qui constituent comme on sait le nerf de la croissance.

lundi 1 février 2010

Au jour le jour / Lundi 1er février

Lundi 1er février : fait divers, certes inadmissible, mais cependant divers : un couple d’octogénaires sauvagement agressés et massacrés à l’arme blanche.

- « Le mobile du crime n’apparaît pas clairement » révèle la procureure de Senlis.
- Rien à b… s’écrie Boutefeux ; ça ne doit pas se reproduire, je vais faire une loi pour l’interdire.
- Quoi, quoi, quoi ! s’insurge MAM ; la justice c’est moi, et en matière pénale, les lois c’est moi.
- Rien à b … rétorque Boutefeux, la loi est déjà prête, elle sera débattue au Parlement le plus vite.
- Bravo, clame l’UMP, la réactivité du ministre est admirable.
- Ridicule, dit le président du syndicat de la magistrature ; la loi existe déjà ; je lui conseille de relire le code pénal.
- Inapplicable disent les syndicats de policiers, on nous supprime 2.000 postes en 2010, alors …
- Bande de c… ricane Boutefeux, vous arrivez un peu tard ; moi j’avais tout prévu, la loi a été déposée le 27 janvier, deux jours avant l’affaire de Pont-Sainte-Maxence. Qui croyez-vous que je sois ? (sources : RMC, TF1, Europe 1, France Info)

Vous l’avez reconnu, ce passage, manifestement inspiré par le théâtre de l’absurde, est en réalité extrait d’une pièce posthume de Luigi Pirandello : A chacun sa vanité. Quelle comédie ! On pourrait presque en pleurer.