mercredi 17 février 2010

Au jour le jour/ Mercredi 17 février

Mercredi 17 février : selon le neurologue italien, Renato Balbi, auteur de la thèse d’une « stratification du cerveau " ( Lungo viaggio al centro del cervello, 1985), nous, les humains, pourrions répondre à une situation donnée selon trois degrés d’intervention : la raison, la passion, la violence ; c’est ce qui se passe souvent entre parents et enfants : on les raisonne, si ça ne marche pas on crie, et in fine on leur en colle une ; il en va de même entre les nations : la diplomatie, la pression internationale puis les sanctions, voire la guerre. L’appel à la violence ( à notre cerveau reptilien) ne serait que le recours ultime.

Les Grecs anciens distinguaient eux-mêmes trois forces parfois convergentes, parfois divergentes dans nos comportements : nous (l’esprit), thumos (le cœur), epithumia ( la tripe). Rien de bien nouveau donc, et les neurobiologistes de notre temps n’on fait que découvrir ce que les philosophes d’antan savaient déjà.

Les phénomènes répétés de violence à l’école ( à l’intérieur de l’école, contre l’école) nous ramènent à cette dure réalité : les conflits, quelle que soit leur nature, tendent aujourd’hui à se résoudre par la violence. Le fait n’est pas nouveau, n’en déplaise à Luc de l’Oréal ; et personne ne fait mystère de l’inanité de solutions immédiates, souvent prises à chaud, qui relèvent tout autant de la violence que de la raison.

Désemparés donc ? En quelque sorte oui, car le phénomène relève tout autant de la réalité sociale que de la réalité individuelle ; et il ne suffira pas de diriger le karcher sur quelques cibles médiatisées pour avoir raison de ce qui échappe à la raison. Car violents sont la finance, l’économie, l’école, la religion, les hommes et les femmes, les enfants … et la raison n’est que la strate supérieure de nos comportements.

Avoir raison ! Avoir raison de toute violence ! Serions-nous contraints, tel Sisyphe, de rouler sans cesse notre rocher vers des sommets d’où il dévalera la pente ? Ou quelque sagesse réside-t-elle encore en nous ? Et demain quelque espoir se fera-t-il jour ?

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