mercredi 24 février 2010

Au jour le jour / Mercredi 24 février / Virtù e Fortuna

Mercredi 24 février : l’un inclut, l’autre exclut ; le souverain inclut des hommes de gauche dans des institutions prestigieuses de la République, le principal parti d’opposition exclut régulièrement ses membres un peu trop chahuteurs ; Didier Migaud, président socialiste de la Commission des finances est nommé Premier président de la Cour des comptes, Michel Charasse sénateur ex-socialiste, ministre et homme lige de François Mitterrand, est nommé au Conseil constitutionnel ; de l'autre côté, après l’exclusion du PS, au cours des années précédentes, de Georges Frèche et de Michel Charasse, c’est une charrette de 59 socialistes fidèles à Georges Frèche qui passent à la guillotine.

Le souverain reste fidèle à sa stratégie d’ouverture, qui ne plait pas à tout le monde dans ses troupes ; ce faisant il ne prend aucun risque nouveau car ses pires ennemis étaient ou sont encore dans son camp : Philippe Séguin à la Cour, Jean-Louis Debré au Conseil. Martine Aubry demeure ferme dans sa posture d’un socialisme vertueux ; elle venge Fabius d’une injure faite à Laurent et poursuit sa vindicte auprès des fidèles de l’infidèle ; elle aurait peut-être mieux fait d’être plus regardante dans certains choix, car l’excès de vertu tue la vertu.

Le pari est le propre de l’homme politique ; Machiavel donnait comme clefs fondamentales du succès Virtù e Fortuna, la Force (morale) et la Fortune (celle des audacieux ). Le tempérament du souverain est de forcer le destin ; celui de la prétendante est d’incarner la rigueur. Reste à savoir lequel des deux Fortuna servira le mieux.

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