Vendredi 26 février : « Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France » ; ils sont bien loin les temps où Sully, ministre du bon roi Henri IV, pouvait avancer ce précepte économique. Même si la France reste le premier pays agricole de l’Union européenne, les agriculteurs ne représentent plus que 2 % de la population active. Les filières agricole et agroalimentaire ne fournissent plus que 3,4 % du PIB. La désertification des campagnes, avec sa kyrielle d’évasion des services auprès des villes, n’en est pas moins préoccupante, en termes notamment de préservation de notre environnement.
On a cru un moment que, avec le développement des moyens de communication et le travail à distance, on pouvait sinon « installer les villes à la campagne », du moins freiner cette évasion des populations vers les centres urbains ; on doit constater qu’il n’en est rien.
On apprend également que en une année le revenu moyen des agriculteurs a baissé de 34 % ; de nombreux produits sont cédés par les producteurs en dessous du prix de revient : bien sûr personne ne l’a constaté chez son boucher, son fromager ou son boulanger, ou dans son supermarché. La baisse du pouvoir d’achat des uns ne se traduit pas par une hausse chez les autres.
Laissons aux économistes le soin d’analyser la situation et d’imaginer des moyens de résoudre ce problème. Fourastié en son temps l’avait fait et, fondant son raisonnement sur l’évolution d’un village « moyen » (celui de Douelle dans le Lot) avait précisément redouté l’avènement de ce que l’on constate aujourd’hui. (Les trente glorieuses, 1979)
L’agriculture cependant, avec aussi l’émergence des produits naturels ou bio, bénéficie dans nos représentations d’une aura toujours très positive ; le succès du salon de l’agriculture, chaque année en témoigne ; les Présidents de la V°, depuis de Gaulle, sans exception, ont tenu à marquer par leur présence lors de l’inauguration, non seulement l’intérêt qu’ils portaient à ce secteur d’activité, mais la considération qu’ils avaient pour le monde paysan ; Chirac y puisait d’ailleurs, « au cul des vaches », une grande part de sa côte d’amour.
Notre souverain, de retour d’Afrique, a donc préféré aller se reposer dans le Var plutôt que de respecter la tradition ; il aurait pu se racheter d’un malencontreux « Casse-toi pov’con ! » ; ce n’est pas son choix ; il sera, dit-il, présent à la clôture ; il n’est pas sûr qu’on lui réserve un accueil triomphal.
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