dimanche 7 février 2010

Au jour le jour/ Dimanche 7 février

Dimanche 7 février : cette après-midi, à Edimbourg, en présence de la Princesse Anne, mais sans Rama ni Sarko, à l’occasion de la première manche du tournoi des six nations, les Ecossais nous ont donné une belle leçon ; non pas de rugby, puisque on a été meilleur, bien qu’ils aient été aussi remarquables, mais une leçon d’identité.

Parmi les marqueurs de notre identité, bien sûr figure notre hymne national, La Marseillaise, que, après Chevènement, Eric le transfuge voudrait bien faire chanter à tous nos enfants à l’école.

La Marseillaise est un magnifique chant national ; composé par Rouget de l’Isle, au lendemain de la déclaration de guerre à l’Autriche, dans la nuit du 25 au 26 août 1792, peu avant donc la proclamation de la République, il fut proclamé chant national en 1795. Ses paroles belliqueuses : « Aux armes ! », « Qu’un sang impur abreuve nos sillons ! » semblent aujourd’hui anachroniques et cocardières : défi à l’Union européenne, incitation à la violence.

Est ce là notre identité ? Faut-il cependant renoncer à ce puissant symbole des valeurs de la Révolution française, en bute en son temps aux forces réactionnaires liguées contre elle en Europe ? Mais qui aura l’imagination fertile et le courage de proposer une révision des paroles ?

Là est la leçon de nos voisins Ecossais; leur hymne (officieux il est vrai) composé en 1974, commence aussi par des propos belliqueux en référence aux guerres d’indépendance des XII° et XIII° siècles. Mais dès la deuxième strophe, le passé est situé dans son contexte historique : « Ces jours sont maintenant passés et dans le passé ils doivent demeurer ; mais nous pouvons encore nous dresser … »

Actualiser en restant fidèles aux symboles fondateurs de notre histoire républicaine, voilà un défi que les débats sur l’identité auraient dû avoir l’intelligence et le courage d’aborder ; mais l’intelligence et le courage sont-ils au pouvoir ?

Aucun commentaire: