mardi 16 février 2010

Au jour le jour/ Mardi 16 février

Mardi 16 février : Sanofi Aventis, le puissant groupe pharmaceutique a maintenant un savoir faire reconnu en matière de licenciements : 2008, puis 2009, ça chauffe mais pas de problème ; 2010 ça sent un peu plus le roussi ; c’est que affichant des milliards de bénéfices, ayant bénéficié de la commande historique de millions de vaccins contre la grippe A, il annonce des restructurations nécessaires pour sa rentabilité, assorties comme il se doit d’une belle charrette de licenciements.

Total, fleuron de l’industrie française, présent dans le monde entier, dont les bénéfices font pleurer d’envie nos Etats en déficit, envisage de fermer une importante raffinerie à Dunkerque et de la déplacer hors de France : 370 employés et 400 dans la sous-traitance, menacés ; une région déjà durement éprouvée de nouveau saignée à blanc.

Comment donc imaginer que, quand des entreprises françaises qui font d’énormes bénéfices, sont contraintes de licencier, alors des Etats comme la France, dont les déficits sont abyssaux (« Un Etat en faillite » avait naguère déclaré François Fillon, qui pour ce dit aussitôt reçut le martinet) ne taille pas lui-même dans ses effectifs et ne procède pas à la suppression massive de postes dans la fonction publique ?

C’est vrai que, pour reprendre une formule qui jadis fit florès, notre époque se doit de procéder à un transfert Capital/travail ; d’ailleurs on le fait : remplacer les surveillants dans les lycées par des portails électroniques et des caméras vidéo, non seulement ça fait marcher le commerce et la production, mais aussi les hôpitaux qui doivent soigner les élèves et les profs blessés, ainsi que les tribunaux qui doivent juger les (présumés) coupables, et la police chargée de les arrêter et les médias trop heureux d’en faire leur information principale.

Enfin, tout ceci sera bientôt qu’un mauvais souvenir puisque, ne l’oublions pas, le souverain, le 25 janvier dernier annonçait que « le chômage allait baisser dans les prochaines semaines ». Nous y sommes ; ne nous en plaignons pas. Dommage qu’il ne l’ait pas écrit, car comme on sait « verba volant ».

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