dimanche 21 mars 2010

Au jour le jour/ Dimanche 21 mars / Tout est relatif

Dimanche 21 mars : c’est vrai en politique comme ailleurs, tout est relatif, la victoire de la gauche comme la défaite de la droite ; mais relatif ne veut pas dire insignifiant. Si l’on accorde quelque crédit à l’expression électorale, et si l’on veut bien considérer que les suffrages exprimés comptent plus que les abstentions, alors il faut bien reconnaître que ce soir il y a un gagnant et un perdant.

Que l’expression populaire au sujet des élections régionales ait une portée nationale, cela n’a même pas besoin d’être débattu, tant il existe de faits et dispositifs qui le prouvent ; et puis cette confirmation qui vient d’un sondage post-électoral : 71% des Français souhaitent que le gouvernement infléchisse sa politique et son style, contre 25% d’une opinion inverse ; ce qui signifie également que une part non négligeable de ceux qui ont voté pour la droite pensent qu’il faut tenir compte du vote de gauche.

Mais c’est là que les choses se compliquent. On a vu les ténors sarkosiens rester dans le flou et la contradiction à ce sujet ; car si la volonté politique existe, c’est bien celle du souverain et de lui seul ; on attend donc demain matin ; et ce ne serait pas la première fois qu’il prendrait ses troupes à contre-pied.

Quant à la gauche « solidaire » la voici prise au piège : ou bien le gouvernement tient compte de sa victoire et de ses analyses, et alors elle perd sa force et sa vertu d’opposition puisque satisfaction lui aurait été donnée ; ou bien rien ne change et elle doit tenir en haleine ses électeurs jusqu’en 2012 pour leur offrir quelque chance que s’avère le changement attendu.

La défaite, certes, mais aussi la victoire est relative ; relative à ce que l’on peut en faire ; et semble-t-il la victoire sera plus difficile à gérer que la défaite ; il y faudra beaucoup de talent.

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