Lundi 8 mars : la presse classe l’affaire comme un fait divers ; il s’agit donc de cette jeune lycéenne de famille marocaine, Najlae ; elle a fui le Maroc pour échapper, à 14 ans, à un mariage forcé ; elle se réfugie en France chez son frère, 19 ans, qui la bat ; elle va porter plainte à la police dans le Loiret ; on vérifie son identité : pas de papiers ; elle est placée en garde-à-vue puis reconduite aussitôt au Maroc ; le frère est laissé tranquille.
En France cette expulsion suscite une véritable émotion et de nombreuses manifestations expriment leur réprobation. Aujourd’hui, journée mondiale de la femme, le souverain décide le rapatriement de la jeune marocaine. Il faut assurément s’en réjouir.
Mais revenons un peu sur l’affaire ; il est vraiment difficile de la classer dans les « faits divers », sauf à banaliser et naturaliser cette honteuse injure faite aux femmes, dont le corps appartient aux parents puis au frère ou au mari, lesquels peuvent en disposer comme d’une marchandise, la vendre, la battre à plate couture, et ce dans l’indifférence de notre police qui préfère appliquer les lois d’expulsion du ministre de l’intérieur que traiter un cas de violence discriminatoire envers une femme.
Fait divers aussi la clémence princière ? Il est vrai que nous y sommes maintenant habitués ; le système en est fort simple : le souverain édicte des principes catégoriques de répression ; il charge le ministre concerné de les mettre en œuvre ; lequel transmet des consignes draconiennes aux préfets ; eux-mêmes donnent des instructions sévères à la police ; qui n’a pas besoin de se le faire dire deux fois.
Et le souverain ? Il tance les vils serviteurs qui n’ont aucune pitié, qui ne savent pas mettre la loi morale au-dessus de la loi de Boutefeux ; et il décide, lui, tout seul, d’annuler toutes les mesures prises envers Najlae ; et comble de sa magnanimité, le jour même où les femmes dans le monde sont honorées.
Il ne lui reste plus que quatre choses à faire (celles que conseille Machiavel) : sanctionner les policiers coupables d’excès de zèle et de manque de discernement, rétrograder le préfet afin de punir le coupable sur la place publique, enfin aller accueillir lui-même Najlae à l’aéroport. Ah, j’oubliais, en privé féliciter Boutefeux d’avoir su monter intelligemment cette affaire qui lui permet d’apparaître dans sa magnificence, sa magnanimité et sa grandeur.
En France cette expulsion suscite une véritable émotion et de nombreuses manifestations expriment leur réprobation. Aujourd’hui, journée mondiale de la femme, le souverain décide le rapatriement de la jeune marocaine. Il faut assurément s’en réjouir.
Mais revenons un peu sur l’affaire ; il est vraiment difficile de la classer dans les « faits divers », sauf à banaliser et naturaliser cette honteuse injure faite aux femmes, dont le corps appartient aux parents puis au frère ou au mari, lesquels peuvent en disposer comme d’une marchandise, la vendre, la battre à plate couture, et ce dans l’indifférence de notre police qui préfère appliquer les lois d’expulsion du ministre de l’intérieur que traiter un cas de violence discriminatoire envers une femme.
Fait divers aussi la clémence princière ? Il est vrai que nous y sommes maintenant habitués ; le système en est fort simple : le souverain édicte des principes catégoriques de répression ; il charge le ministre concerné de les mettre en œuvre ; lequel transmet des consignes draconiennes aux préfets ; eux-mêmes donnent des instructions sévères à la police ; qui n’a pas besoin de se le faire dire deux fois.
Et le souverain ? Il tance les vils serviteurs qui n’ont aucune pitié, qui ne savent pas mettre la loi morale au-dessus de la loi de Boutefeux ; et il décide, lui, tout seul, d’annuler toutes les mesures prises envers Najlae ; et comble de sa magnanimité, le jour même où les femmes dans le monde sont honorées.
Il ne lui reste plus que quatre choses à faire (celles que conseille Machiavel) : sanctionner les policiers coupables d’excès de zèle et de manque de discernement, rétrograder le préfet afin de punir le coupable sur la place publique, enfin aller accueillir lui-même Najlae à l’aéroport. Ah, j’oubliais, en privé féliciter Boutefeux d’avoir su monter intelligemment cette affaire qui lui permet d’apparaître dans sa magnificence, sa magnanimité et sa grandeur.
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